Une nuit de plus sous yourte. Au réveil, je me sens plutôt en forme. I.D. semble moins frais et me narre les nuisances sonores qui ont perturbées son sommeil. Nous sortons de nos sacs de couchage. Les matins sont rythmés par le même rituel, je regarde I.D., le motive pour me suivre dans le « cabanon de l’intimité » (je reviendrai sur ce point plus tard). Je sors la première et durant un court instant perd toute notion du temps : il neige ! Je n’y crois pas, et peine à ouvrir les yeux. Je fais quelques pas, et interpelle I.D. « Viens voir, il a neigé ! ». Le froid nous envahit mais nous restons ébahit par cette surprise matinale. Ces steppes enneigées étaient un ravissement total (la veille elles étaient verdoyante) ! Je pars en direction du cabanon « grande contenance ». Depuis le début de notre voyage, nous avions eu l’habitude d’occuper des lieux naturels ou de petits aménagements rudimentaires pour nos « besoins ». Ici, c’est le format XXL, que dis-je le grand luxe, le cabanon était spacieux et pouvait facilement recevoir au bas mot 6 personnes en position accroupis, si si ! C’est à cet instant que quelque chose changea entre I.D. et moi... Oui je peine à l’avouer mais nous avons partagé un moment d’extrême intimité – assez improbable…
Nous arrivons chez Jack, non sans mal, les chemins boueux rendent difficiles l’accès à sa maison, l’une de ces maisons colorés et qui a poussé de façon quasi-anarchique dans ces villages typiques. Sur son terrain cohabitent deux autre familles, l’une dans une maison voisine, l’autre dans une yourte. Chimgee nous raconte que cette pratique de location de terrain est courante. En arrivant nous voyons un deuxième 4x4 russe, qui appartient au frère de Jack, aussi chauffeur. Nous entrons faisons connaissance avec sa femme, sa fille et son petit-fils. Quel bonheur d’être dans une maison au chaud ! Nous étions contents de séjourner, par ce froid, chez Jack. Zorigoo fait chauffer de l’eau et nous prenons un goûté devant la TV (un objet dont nous avions presqu’oublié l’existence). On est bien !
Nous sortons des douches publiques en compagnie de Chimgee lorsqu’une moto nous klaxonne. Et qui voilà, le frère de Jack avec à l’arrière un ami et notre bad boy national Zorigoo. Ils font leur kéké échangent quelques phrases et repartent. Nous rentrons et restons tranquillement dans le salon de Jack à regarder les infos, les clips de pop locale et autres K-dramas (la Mongolie est folle de culture coréenne).
Le dîner approche, Zorigoo nous concocte de la viande de bœuf accompagnée de pommes de terre. Nous dégustons devant la télé en « famille ». L’ambiance est bon enfant. Le petit fils de Jack devient une attraction à lui seul. Zorigoo nous interpelle sur leurs stars locales : « Mongolian pop ! Mongolian chante ! ». On parle de Lady gaga, tout roule, tellement que v’là le Jack tout sourire (il était déjà bien), revenant avec 2 litres de bière, il ne rigole pas le bougre ! Le breuvage est conditionné dans une bouteille en plastique, chacun à sa dose et nous trinquons joyeusement. Jack nous montre ses photos de famille, les médailles de danse qu’a remportée sa fille, ses clips de chansons mongoles classiques préférés, tout y passe. Pendant ce temps, le petit bout continue à faire le mariole et décide, par la même occasion, d’uriner (à deux reprises) sur le tapis qui nous servira de lit… Jack affirme que c’est présage d’un heureux évènement, euh ouais ?!
Diana