Un rectificatif qui vient trop tard

Publié le 18 juillet 2012 par Parolededemocrate
Non seulement, il ne dissipera pas la première impression laissée par son précédant article mais en plus, il aura tendance à le renforcer.
Le professeur Christian Cannuyer  a envoyé un rectificatif à son précédent article dans le communiqué suivant http://www.france-catholique.fr/COMMUNIQUE-RECTIFICATIF-A-PROPOS.html  

SYRIE : COMMUNIQUÉ RECTIFICATIF À PROPOS DE MON MESSAGE DU 23 JUIN RELATIF À LA SITUATION DES CHRÉTIENS DE SYRIE


En date du 23 juin 2012, j’adressai à un cercle d’amis un compte rendu de ma participation aux travaux de la ROACO (Riunione Opere Aiuto Chiese Orientali&) à Rome et d’un rapport sur la situation en Syrie qu’y avait présenté Mgr Mario ZENARI, nonce apostolique en Syrie. Ce message a été diffusé par des tiers sur des « blogs » ou des organismes d’information à visibilité internationale, parfois avec des aménagements sur lesquels je n’ai eu aucun contrôle. Cette diffusion n’était pas dans mes intentions initiales.
Si, tel qu’il a été reproduit, ce message traduit en substance le tableau de la situation présenté par Mgr le nonce apostolique, il peut, dans la formulation qui lui a été donnée, laisser l’impression que le nonce aurait nommément critiqué les positions de certaines personnalités ecclésiales, à savoir S. B. Grégoire III Laham, patriarche d’Antioche des grecs-melkites-catholiques, S. Exc. Mgr Jean-Clément Jeanbart, archevêque grec-melkite-catholique d’Alep, Mère Agnès-Mariam de la Croix, supérieure du couvent Mar Yacoub à Qara, ou encore l’abbé Philippe Tournyol du Clos. Je tiens ici à préciser que jamais dans son exposé Mgr Zenari n’a évoqué ni nommé ces personnes. La référence à celles-ci dans mon message du 23 juin relevait d’une incise personnelle qui n’aurait pas dû être associée au rapport de l’exposé du nonce et n’engage en rien celui-ci.
S’il reste vrai que mon analyse de la situation en Syrie, notamment du degré d’infiltration des mouvements salafistes radicaux dans l’opposition au régime et du danger subséquent encouru par la minorité chrétienne, diffère de celles exprimées ou attribuées, sans doute non sans déformation, dans certains médias aux personnalités susnommées, je m’inscris en faux contre toute formulation ou présentation de mon message qui laisserait accroire que je soupçonnerais celles-ci de désinformation, de proximité douteuse avec le régime syrien ou de dramatisation volontairement excessive.
J’exprime toute ma confiance à l’intégrité, au dévouement pastoral, au souci de la vérité et au désir sincère de convivialité interreligieuse qui animent ces personnes et l’ensemble des Églises présentes en Syrie.
Je récuse également toute présentation de mon message laissant penser que le Saint-Siège ou la ROACO se seraient officiellement prononcés en cette matière ou sur le cas du Père Paolo Dall’Oglio, qui vient d’être contraint à quitter la Syrie.
Il serait incompréhensible que je porte envers S.B. le Patriarche Grégoire III, Mgr Jeanbart ou Mère Agnès-Mariam de la Croix des accusations que certaines présentations de mon message semblent exprimer, dans la mesure où j’ai moi-même, dans la revue Solidarité-Orient / Werk voor het Oosten, que je dirige à Bruxelles, à maintes reprises fait état du travail pastoral, de l’engagement humanitaire et spirituel remarquables de ces personnalités d’Église .
S’agissant de l’abbé Tournyol du Clos, ce n’est pas sa qualité d’archimandrite du Patriarcat d’Antioche des grecs-melkites catholiques, laquelle est avérée, qui est en cause dans mon message, mais la dignité épiscopale que certains médias lui ont erronément attribuée. Les modalités de sa présence à Homs et le témoignage qu’il en a présenté, dont je persiste à contester la pertinence, n’ont pas fait l’objet d’une déclaration officielle du nonce apostolique ni des autorités vaticanes.
En conséquence, je demande instamment à tous les organes d’information ou d’échanges d’opinion qui ont publié mon message du 23 juin dernier de le retirer de leur site et d’y insérer à sa place cette présente rectification.
Je continue à soutenir ; et cela relève de la libre opinion ; qu’il n’y a pas, pour le moment, en Syrie, de chasse systématique aux chrétiens de la part de factions de l’opposition, et qu’une réelle convivialité entre la majorité des musulmans et les chrétiens continue à prévaloir. Telle fut bien la teneur principale du propos de Mgr Zenari tenu lors de la réunion de la ROACO à laquelle j’ai assisté. Mais tout ce qui, dans mon texte, pourrait apparaître comme une accusation dirigée contre les personnalités susmentionnées relève d’interpolations, de raccourcis ou d’amalgames malencontreux. Je réitère donc mon exigence que ce texte soit retiré de tous les sites où il a été inséré.
Prof. Christian Cannuyer
Faculté de Théologie de l’Université Catholique de Lille
Président de la Société Belge d’Études Orientales
Directeur du Bulletin Solidarité-Orient, Bruxelles