Mais qu’est ce que Marissa Mayer vient faire donc chez Yahoo!? Erreur de casting? Solution de la dernière chance? ou pari plus qu’audacieux? Essayons d’y voir clair dans ce couscous à la Marissa qui ne manque pas de goût…
Une bonne idée a priori
L’arrivée de Marissa Mayer peut donner un coup de fouet à Yahoo!, la belle endormie du web. Réputée grosse bosseuse, elle fut, paraît-il, l’âme de l’ergonomie des produits chez Google. C’est à elle qu’on doit le design épuré des applications Google, du moteur de recherche à la messagerie. Je ne sais pas si elle endosse la responsabilité des évolutions récentes, que je ne trouve pas très réussies, mais employée numéro 20 chez Google, elle n’a pas démérité. Du reste, elle parle bien, même si elle est un peu cassante: le public français qui s’intéresse à l’internet la connaît bien du fait de ses apparitions aux régulières conférences Le Web organisées par Loïc Le Meur.
Bref, après le camouflet du CEO précédent, le retour d’une personnalité emblématique, seconde femme à diriger le groupe après Carol Bartz, peut faire du bien à une société qui se cherche depuis 10 ans. Car il faut bien le reconnaître, Yahoo! semble à la peine face à la bande de GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Absent du Cloud, absent des infrastructures, absent des réseaux sociaux (ou presque), absent de l’internet mobile, on dirait que Yahoo! met un point d’honneur à rater toutes les évolutions récentes de la planète Internet. Pire, les acquisitions se succèdent pour disparaître plutôt que s’intégrer, dans une sorte de cycle infernal: del.icio.us, MyBlogLog, Yahoo! Maps, etc. On craint pour Flickr, qui doit faire face à l’explosion du partage de photos sur Picasa et surtout sur Facebook!
Mais un contexte difficile
Alors que les effectifs de Yahoo! croissent année après année (de plus de 5000 salariés en 2003 à plus de 140000 l’an passé), le chiffre d’affaires baisse dangereusement, il a perdu plus de 40% depuis 2008. Les acquisitions n’apportent pas, semble-t-il, autant de business que ne l’espèrent les actionnaires. Et cette vision financière de l’entreprise risque de ne pas être une partie de plaisir pour la geekette Marissa Mayer (à moins d’une bonne surprise…).
Plus troublant, Marissa Mayer a officialisé sa grossesse, dont l’échéance est prévue dans quelques moins. Bref, il y a peu de chances que la nouvelle patronne soit très opérationnelle, même si l’on a vu des jeunes femmes tenir leur job jusqu’à la veille de leur accouchement…
Le trajet de Google à Yahoo! est-il si intéressant, financièrement s’entend? En faisant un tel choix, Marissa Mayer met un terme à une position certes difficile à tenir, mais nettement moins risquée. Un placard chez Google ne vaut-il pas un poste de CEO éjectable? C’est ce que l’avenir nous dira. Rendez-vous en juillet 2013.
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