Les éthylotests contiennent du dichromate de potassium (chrome VI) classé comme substance cancérogène, mutagène et toxique pour la reproduction. Et rien n'est encore prévu pour leur recyclage après utilisation.
Depuis le 1er juillet 2012, nous devons avoir deux éthylotests dans chacun de nos véhicules terrestres à moteur. Deux parce que, en cas d'utilisation du premier, si un contrôle de police a lieu, nous devons en présenter un non usagé disponible immédiatement.
Sont concernés les automobiles, les camions, les motos d'une cylindrée supérieure à 50CC, et même les tracteurs agricoles. C'est donc au moins trente millions d'éthylotests, à usage unique, contenant environ chacun 1 gramme de chrome VI, qui vont circuler. Cela représente environ trente tonnes de chrome qui risquent de polluer les eaux avec de graves conséquences pour la santé humaine et animale.
Le chrome VI est le produit chimique qui révèle la présence et la quantité d'alcool dans l'air expiré. Mais s'il est inoffensif lors de l'utilisation de l'alcootest, rejeté dans la nature il devient dangereux pour la santé car il est très corrosif. Il est ainsi classé comme substance cancérogène, mutagène, et toxique pour la reproduction. Il peut être absorbé par les poumons, la peau, et le tube digestif. Il peut affaiblir le système immunitaire et provoquer des allergies, notamment cutanées (prurit, eczéma..), des ulcères gastriques, des troubles gastro-intestinaux, respiratoires, hépatiques et rénaux, le cancer du poumon.... Et cette substance est aussi, bien évidemment, toxique pour la faune aquatique.
Il ne faut donc pas jeter les éthylotests après utilisation, ni sur la voie publique, ni la poubelle, ni dans les collecteurs de déchets plastiques. Alors que faire ?
L'association écologiste "Robin des Bois" a demandé au ministère de l'Ecologie et à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME ) de créer dans les meilleurs délais une filière REP - Responsabilité Elargie des Producteurs -, comme il en existe pour les piles et les ampoules.
C'est le seul moyen d'éviter que des milliers de tonnes de chrome VI ne se retrouvent soit dans les fumées rejetées par les incinérateurs, soit dans les décharges, avec le risque de pollution des eaux de surface et souterraines, et toutes les conséquences pour notre santé et l'environnement.
Hervé de Malières