Une chronique de Claude :
Un fils de Prince qui consacre sa vie à un département moyen du Sud Ouest rural, ce n’est pas banal ; Jean François Poncet, 83 ans, qui vient d’être emporté par un accident vasculaire, était de ce petit nombre.
Né en 1928, il a passé une partie de son enfance et de son adolescence en Allemagne, où son père, normalien, agrégé d’allemand, sorti vivant de Verdun, était Ambassadeur de France, avant et après la guerre. Il est devenu, comme son père, l’un des spécialistes de la relation franco-allemande : dans son excellent livre « 37 Quai d’Orsay », il a appelé les Français et leurs hommes politiques à prendre cette question plus au sérieux.
Sorti de l’ENA en 54, il est, en 56-57, directeur de cabinet de Maurice Faure, dernier secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de la IVème République, et comme tel impliqué dans la négociation du Traite de Rome, fondateur de l’Europe communautaire.
Interrompu dans la Carrière – celle des diplomates - par des vents politiques contraires, ce grand fonctionnaire parisien s’est mué en un élu de terrain : conseiller général, président du Conseil général, sénateur de Lot et Garonne. Le développement économique local, le sport amateur, l’accueil des personnes âgées dépendantes, l’aménagement des centres-bourgs, le marché européen du pruneau, bref tout ce qui peut sembler rébarbatif à un esprit parisianiste, lui était familier. Je peux témoigner, pour l’avoir très modestement appuyé, qu’il portait aux affaires agricoles locales une attention passionnée.
Sa capacité à relier de façon claire et pédagogique les réalités concrètes et locales et les grandes perspectives nationales et européennes était la clé de son talent d’orateur, aussi apprécié en Lot-et-Garonne qu’à Paris, Bruxelles ou Berlin. Un talent qui a fondé son efficacité au service du Lot-et-Garonne.
J'ajoute mon grain de sel personnel : c'est à la suite d'une mission de Claude auprès de Jean-François Poncet en Lot-et-Garonne que, face à la magnificence des paysages de cette région, nous avons choisi de nous y établir alors que nous n'avions aucune attache familiale dans le département. Cette maison et ses délices lui doivent donc énormément ...