Des mesures rigoureuses : C'est d'abord, face aux excès, individuels et commerciaux, que l'ANSM a décidé un certain nombre de mesures pour prévenir les risques et de mieux encadrer la surveillance des produits de santé utilisés à des fins d'amaigrissement. Ces mesures qui sont des décisions de police, qui constituent des actes juridiques forts, comprennent l'interdiction des préparations magistrales de perte de poids, contenant des produits dangereux, le retrait de certains médicaments indiqués dans le surpoids ou l'obésité en raison d'un rapport jugé bénéfice/risque jugée négatif comme la sibutramine et le rimonabant , l'interdiction de l'utilisation de certaines plantes dans des produits revendiquant un effet amaigrissant. La lutte contre la contrefaçon est amorcée avec des mesures de surveillance et de sanction en collaboration avec la justice, les services de police, de gendarmerie et les douanes. Les allégations, notamment en publicité, sont mieux contrôlées.
Des traitements reconnus, d'autres pas : Au-delà de la nécessité d'une prise en charge globale, individualisée, à long terme et sous le contrôle d'un médecin expérimenté, certains traitements médicamenteux peuvent être envisagés en cas de nécessité médicale de perte de poids et de réponse insatisfaisante aux mesures sur l'alimentation, les habitudes comportementales et l'activité physique. Mais l'Agence souligne que leur efficacité est modeste : Il s'agit de l'orlistat, qui agit au niveau du tube digestif en limitant l'absorption des graisses qui existe sous forme des 2 spécialités pharmaceutiques (réservées à l'adulte et indiquées en association à un régime modérément hypocalorique et pauvre en graisses), le Xenical® 120 mg, soumis à prescription médicale et Alli® 60 mg, non soumis à prescription médicale, réservé au traitement du surpoids lorsque l'IMC est supérieur ou égal à 28 kg/m2 et pour une durée maximale de traitement est de 6 mois.
La chirurgie bariatrique associée à une modification des habitudes alimentaires et à une activité physique renforcée peut également être envisagée, rappelle l'ANSM, chez certains patients obèses (IMC ≥ 40 kg/m2 ou IMC ≥ 35 kg/m2 avec certaines comorbidités).
Tous les autres médicaments traditionnellement utilisés en complément de régimes amaigrissants n'ont en réalité fait l'objet d'aucune étude répondant aux standards actuels et leur efficacité n'a par conséquent pas été démontrée.
Dernier volet, l'information des professionnels de santé et du public, en particulier sur la sécurité d'emploi et les conditions d'utilisation des produits de santé autorisés et surveillés. (ex : topiramate). Des actions de communication à destination du grand public sont également entreprises lorsque les produits proposés sur Internet s'avèrent particulièrement dangereux.
Source : ANSM
Le rapport d'expertise sur l'évaluation des risques liés à l'utilisation de produits de santé à des fins d'amaigrissement – juillet 2012
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