Un Ange a traversé le ciel, rasant les toits.
Et si légèrement que la brise le porte,
Le village, qui dort sous ses volets de bois,
Croit l’entendre venir dans l’ombre déjà morte.
Attente. Tout se tait. L’Ange se glisse aux toits
Comme chaque matin, son aile repliée.
Dehors, l’air est si frais, le silence si pur
Que, dans chaque maison soudain sanctifiée
Où la vitre déjà découpe un coin d’azur,
Une femme a posé ses genoux sur la pierre.
Et voici que les toits se sont mis en prière.
Victor Joseph MORIAMÉ (1888-1961).
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