La définition de la pêche profonde fait débat. La Food and Agriculture Organisation définit comme profondes les eaux dont les profondeurs sont supérieures à 200 m tandis que le Conseil International pour l'Exploration de la Mer utilise une limite à 400 m. Dans les eaux européennes, les pêches profondes sont légalement définies par une liste d'espèces capturées qui comprend la lingue bleue, pêchée de 400 à 1300 m ainsi que le phycis de fond, le grenadier de roche et le sabre noir, pêchés par 750 à 1500 m. A ces profondeurs, on trouve aussi l'empereur et des petits squales connus sous l'appellation "siki". Au-delà de 1500 m l'activité de pêche décroît parce qu'elle devient de plus en plus coûteuse tandis que l'abondance des ressources décline. Quelques espèces profondes atteignent des âges très élevés, l’empereur vivrait 120 ans et le grenadier 70 ans. Leur croissance lente et leur reproduction tardive ne leur permet de supporter qu’un taux d’exploitation très modéré.
Suite au déclin constaté de la ressource, des quotas et même l’interdiction de pêcher des espèces comme l’empereur et tous les requins profonds ont été décidés. Aujourd'hui certains stocks de poissons profonds montrent des signes d'augmentation après être passés par des niveaux très bas, d'autres semblent stables. Dans tous les cas, on ne peut pas espérer de reconstitution rapide pour des espèces à faible productivité biologique.
Un projet de la Commission européenne de suppression progressive du chalutage en eaux profondes a été bloqué ce jeudi 12 juillet à la dernière minute sur pression du commissaire français chargé du Marché intérieur, Michel Barnier. La proposition préparée par la commission prévoyait une suppression progressive, en deux ans, du chalutage profond dans le cadre d'un projet de réglementation de la gestion de la pêche profonde dans l'Atlantique Nord-Est. Il s'agissait d'interdire les engins peu sélectifs comme les chaluts et les filets maillants de fond, qui engendrent quelques 20 à 40% de prises accessoires.
Source : ifremer.fr