Une étude du Ministère de l'Écologie estime à 17 millions le nombre d'habitants exposés à un risque d'inondation en France.
Les chiffres clés de l'évaluation
- 17,1 millions de résidents permanents exposés aux différentes conséquences des inondations par débordement de cours d'eau, dont 16,8 en métropole
- 1,4 million d'habitants exposés au risque submersion marine
- Plus de 9 millions d'emplois exposés aux débordements de cours d'eau et plus de 850 000 emplois exposés aux submersions marines
- 20 % des habitations exposées aux submersions marines sont de plain-pied
Cette évaluation préliminaire des risques d'inondation au niveau national propose une photographie complète et homogène de l'exposition actuelle de la France. Elle porte à la fois sur le risque lié aux débordements de cours d'eau et sur celui de submersion marine, intégrant les effets potentiels du changement climatique en considérant une rehausse potentielle d'un mètre des niveaux marins d'ici 2100. Pour la première fois, "le risque inondation est envisagé au travers du prisme des enjeux et pas seulement de celui de l'aléa", précisent les auteurs de l'étude.
L'arc méditerranéen, la vallée du Rhône, la région parisienne, densément peuplés, apparaissent comme fortement exposés."Les agglomérations alsaciennes et du Nord-Pas-de-Calais ressortent également de manière forte, du fait de la topographie plane de ces régions. Mais, souligne le rapport, certains départements qui apparaissent peu exposés à l'échelle nationale le sont, en réalité, fortement. "Malgré leur faible exposition à l'échelle nationale, 50% des habitants de l'Ariège et 40% des habitants de Mayotte sont potentiellement exposés aux débordements de cours d'eau" donne en exemple le rapport.
1,4 million d'habitants exposés aux submersions marines
Le rapport relève que 1,4 million d'habitants sont exposés en France aux risques de submersions marines. Mais l'étude ne prend pas en compte la population saisonnière qui peut être très importante. De plus, la population située sur le littoral connaît une forte croissance.
Sont concernées les principales agglomérations dans les estuaires et les grands polders du Nord-Pas-de-Calais, "où les enveloppes des submersions marines remontent loin à l'intérieur des terres". L'étude fait également ressortir "une exposition continue sur la plupart des façades littorales métropolitaines, en particulier sur le littoral du Languedoc-Roussillon, de la côte vendéenne et de la Manche-Mer du Nord".
Certains départements se révèlent toutefois plus vulnérables : 15% de la population de Mayotte est exposée au risque de submersion, 10% en Martinique, en Gironde, en Charente-Maritime, en Vendée, dans la Manche et le Pas-de-Calais. L'habitat de plain-pied induit une forte vulnérabilité des biens et des personnes. L'évaluation montre notamment "la forte exposition de la côte vendéenne, faisant écho aux récents événements dramatiques lors de la tempête Xynthia".
Près d'un emploi sur trois potentiellement impacté
Quant à l'exposition aux risques des activités économiques, l'étude estime à plus de 9 millions le nombre d'emplois directement exposés aux débordements de cours d'eau. Plus de 850.000 emplois sont exposés au risque de submersions marines. En cumulant ces deux chiffres, c'est donc près d'un emploi sur trois qui pourrait être directement touché par une inondation.
De plus, en cas d'événement majeur, les emplois pourront être impactés bien au-delà des zones inondées, suite aux perturbations sur le fonctionnement des réseaux ou de la vie économique (rupture des fournisseurs, baisse de la demande...).
A titre d'exemple, le coût des dégâts directs d'une crue centennale dans le bassin de la Seine aujourd'hui est estimé à 17 milliards d'euros sans tenir compte des dommages aux réseaux de transport, d'électricité, de télécommunications, etc. Le coût total pourrait atteindre 30 à 40 milliards d'euros. Entre 4 et 5 millions de personnes seraient impactées et près de 170.000 entreprises seraient touchées.
Télécharger la documentation du Ministère de l'Ecologie
15 nouveaux programmes d'actions de prévention des inondations
Face à ce constat alarmant sur les risques d'exposition des Français aux inondations, et à l'occasion de sa 6e session, la Commission mixte inondation ( qui regroupe des représentants des collectivités territoriales, de la société civile et de l'Etat) a émis un avis favorable le 12 juillet 2012, à la labellisation et au financement de 15 programmes d'actions de prévention des inondations.
* PAPI Charente et la digue de Port des Barques,
* PAPI Ile de Ré et la digue du Boutillon,
* PAPI Ile d'Oléron,
* PAPI Ile de Noirmoutier,
* PAPI Vidourle et la digue d'Aimargues,
* PAPI Brevenne Turdine, la digue des Mattes du Bas Médoc,
* les PAPI d'intention Odet, Nord Aunis, Estuaire Gironde, Béal et Hérault.
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