Intro :
Après l’excellent « Entrechats » (chroniqué ici), Cécile Duquenne revient en librairie sous deux formats : traditionnel chez Voyel, et numérique avec Bragelonne. De quoi toucher tous les publics, amateurs de vampires et autres bestioles de ce poil-là.
Le quatrième de couv’ :
Népomucène, préposé à la Morgue, mène une vie tranquille et nocturne en compagnie de Bob, vampire d’environ 150 ans d’âge. Lorsqu’il manque devenir la cinquième victime d’un mystérieux assassin, son ami de longue date mène l’enquête. L’immortel est certain qu’une autre créature surnaturelle a commis le massacre.
Ainsi commencent les aventures des Nécrophiles anonymes.
L’histoire :
Rien ne prédestinait Népomucène à devenir un quelconque héros. Pas le profil de l’emploi, ni les nerfs qui vont avec (le terme nerf peut être remplacé par tripes). Pas d’amis, ni de famille, et pas vraiment de collègues de boulot. Un « No-life » entièrement tourné vers ses activités à la morgue. Jusqu’au jour où apparaît un mort qui ne l’est pas tout à fait, Bob, vampire de son état. Népo accède alors au monde occulte, à la connaissance de ce qui rode le soir, en marge de la société telle qu’on la connait.
Un quadruple meurtre aux portes de la morgue permet à Bob de sortir de sa routine, et, quelque peu, de son anonymat. Avec l’aide de Népo, plus ou moins volontaire, le vampire va devoir troquer ses élégants habits de dandy, pour ceux d’un chasseur. Chasseur d’une espèce toute particulière…
Le fond, la forme, etc.
Ce roman est à classer dans la famille « novella » : récit au format court, mais au-delà d’une « nouvelle ». Ceci explique en partie le côté laconique de cette chronique. Si je me mettais à en parler plus, il me faudrait vous dévoiler un pan trop important de l’histoire, ce qui gâcherait votre plaisir.
Donc…. il va vous falloir le lire !
QADM (suivez le hashtag si vous êtes sur twitter) est un premier tome dans l’univers des Nécrophiles Anonymes. Il est ici essentiellement question de rencontrer les protagonistes, ce qui prend une part non négligeable de la novella. L’action ne se met en place qu’après coup. Le revers de cet état de fait, c’est l’impression que la partie enquête/résolution passe très vite et que l’intrique peut apparaître un peu cousue de fil blanc.
Ok, soit : mais une fois encore, voyez ce QADM comme le premier épisode d’une série. La force de ce récit est pour le moment ailleurs.
L’écriture est vive, fluide, sans lenteur ou passages pénibles. L’auteur s’amuse et cela se ressent au travers de nombreux clins d’oeil et à l’humour (parfois un rien macabre) qui donnent une allure très « pop culture » à ce premier opus.
Et enfin, il y a les personnages. Lors de ma lecture d’Entrechats, j’avais déjà remarqué le soin que prenait Cécile Duquenne pour créer des personnages intéressants/attachants ou dérangeants. Que ce soit par leur passé, leur profession ou leurs aspirations. Les Nécrophiles Anonymes prouvent ce savoir-faire.
Vous vous ferez votre propre opinion, mais, peut-être curieusement, j’ai beaucoup aimé Edgar. Difficile d’en parler… mais… c’est le genre de second rôle qu’on assimilerait à une épice en cuisine : sans elle, le plat pourrait être fade. Ce n’est pas le cas ici, rassurez-vous, c’était juste pour l’image !!
Conclusion :
QADM est une nouvelle plongée entre bit-lit et urban-fantasy (ceci dit, je ne suis même pas sûr qu’il existe un écart entre ces deux concepts).
Ce récit se lit vite, presque trop au regard du temps qu’il faudra patienter avant de voir arriver le second tome. Suite que j’attends de pied ferme, ne serait-ce que pour noter les évolutions des personnages, et pour voir quelles intrigues prendront place sur ce format, maintenant que le décor est planté !
(A noter : la très très belle couverture de l’édition « papier » chez Voyel. J’ai trouvé dommage qu’elle ne soit pas reprise pour la version numérique.)