En l’espace de très peu de temps, Kieran Hebden, qui officie sous le nom de Four Tet, sera sorti du cercle des initiés à celui presque commercial, en tous cas, d’une renommée énorme, au point d’avoir collaboré avec Burial ou Thom Yorke, ce qui est tout sauf anodin.
Il aura tout de même fallu attendre 2001 puis 2003 pou le voir être reconnu et apprécié à sa juste valeur, avec respectivement les splendides albums Pause et Rounds, qui sont à mon goût les deux sommets de sa carrière, avec pour cime ultime ce dernier, Rounds. Pourtant, ce ne sera qu’avec There Is Love In You que le nombre de fans de l’artiste augmentera considérablement, de même que ses apparitions sur les sites musicaux les plus branchés de la toile seront alors pléthore, quasiment au rythme des ses battements de cils !
Retour en arrière, donc, avec son troisième album (le compteur en est aujourd’hui à cinq, le sixième ne devant pas tarder à arriver).
Écouter un album de Four Tet, encore plus que pour d’autres artistes, c’est effectivement écouter une « oeuvre » à part entière, et jamais une compilation de morceaux choisis. À partir de là, difficile de séparer les morceaux, tellement ils sont liés les uns aux autres, ajoutant à l’ambiance totale qui s’en dégage. Cette ambiance, c’est celle de la chaleur, du bien-être, de la plénitude. Une journée grisâtre mais avec de forts moments de luminosité solaire. Ça fait un bien fou, tout en vous remuant un peu au passage quand même.
Bref, si Four Tet vaut mille fois le détour et est devenu l’un des noms les plus emblématiques de la scène électronique mondiale, Rounds est une apogée tellement belle que personne ne se devrait de ne pas connaître, réalisant ainsi que l’électronique est bel et bien de la musique, qui égale très souvent les autres musiques « traditionnelles », et je dirai même sans me tromper que souvent elle dépasse les autres musiques puisqu’elle réussit une symbiose unique dans l’univers musical, les carcans. Oui, Rounds, c’est tout ça, sur un seul disque. Avec bien sûr, quelques moments mirifiques : deux superbes entrée en matière avec les liminaires « Hands » et « She moves she », le premier très beau moment de douceur avec « My angel rocks back and forth », au cœur du disque les neufs minutes de « Unspoken » sont la beauté naturelle absolue, une sorte d’Eden musical, et le dernier, « Slow jam », une parfaite fin de film.
Depuis le temps que je voulais vous en parler ! Il ne vous reste plus qu’à écouter…
(in heepro.wordpress.com, le 17/07/2012)