Les éleveurs bretons pourront-ils dans les années à venir mettre en place des exploitations à énergie positive ? L’Ifip (Institut du porc) et l’Itavi (institut technique de l’aviculture) cherchent à développer des méthodologies pertinentes pour atteindre cet objectif dans les élevages porcins et avicoles.
Les caractéristiques de ces types d’exploitation sont en effet très différents et les agriculteurs doivent adapter leurs bâtiments aux besoins énergétiques propres à leur activité.
Pour l’exploitation porcine, la priorité passe par la maîtrise de la consommation de chauffage et de ventilation. Selon Michel Marcon de l’Ifip, la maîtrise énergétique doit se concentrer sur le respect des débits minimaux, la mise en place de système de chauffage performant comme les Pac (pompes à chaleur), la mise en place de niches, la gestion des ponts thermiques, l’étanchéité du bâti, des techniques de limitation des écarts de température, et l’orientation du bâtiment.
Un effort qui englobe également la ventilation avec la nécessité de développer ventilation centralisée et ventilateurs économes. »L’idée est aussi de profiter des apports d’énergie disponible (récupérateur de chaleur, murs solaires, surfaces vitrées bien orientées) », assure M. Marcon.
Pour les exploitations avicoles, l’Itavi part du constat que trois quarts de l’énergie est consommée pour les volailles de chair et que c’est dans ce secteur qu’il est urgent de réaliser des économies d’énergie. Une consommation liée à trois facteurs, prévient Gérard Armand de l’Itavi : mise à température du bâtiment, déperdition des parois et déperditions de ventilation.
Pour atteindre l’objectif de bâtiments à énergie positive, le spécialiste propose des solutions innovantes : démarrer un lot sur une partie du bâtiment ou en poussinière, utiliser l’éclairage naturel, éviter les apports d’eau inutiles dans le bâtiment (fossés, gouttières…), minimiser les pertes d’énergie via une isolation adaptée et une gestion optimisée de la ventilation…
« Pour la récupération d’énergie, on pense aux échangeurs, mais il y a aussi la récupération par les apports solaires (murs solaires), la récupération des calories en sous toiture, la récupération de chaleur sur système de compostage… », conclut Gérard Armand.