Political Animals // Saison 1. Episode 1. Pilot.
Political Animals est assurément l'une des séries les plus attendues de cet été. Enfin, mini série. En effet, si le succès (et seulement si le succès est présent), la série pourrait être
renouvelée pour une seconde saison. Pour se faire, il faudrait aussi l'aval de l'immense cast que la série s'est payée (dont l'excellente Sigourney Weaver). Première mise en bouche réussie. Mais
les avis dithyrambiques de la presse américaine étaient évidemment là pour aider bien avant le visionnage. Mais il ne fallait pas froisser le potentiel auditorat en lui disant que c'est tellement
bien qu'il finit par être déçu. Nous faisons donc la connaissance dans ce premier épisode de la Secrétaire d'Etat. Elaine Barrish est un personnage complexe, mais aussi blessé. Sigourney Weaver
l'incarne avec beaucoup de sympathie. Evidemment, Political Animals s'en sort donc sur ce premier point. Les scènes avec Elaine sont particulièrement bonnes, d'une part parce que l'actrice est au
sommet de sa forme mais également parce que les dialogues sont succulents. Il a fallu faire confiance à Greg Berlanti pour ceux ci.
Portrait d'une ancienne famille présidentielle en plein désarroi. Divorcée, l'ex-Première Dame Elaine Barrish, devenue Secrétaire d'Etat, s'efforce de garder sa famille unie alors qu'il lui
faut constamment affronter des crises au sein du département d'Etat. Elle trouve heureusement une improbable alliée en la personne de Susan Berg, une journaliste qui n'a cessé de s'en prendre à
elle tout au long de sa carrière.
C'est alors que vient Doug, son frère incarné par James Wolf (Lone Star). Ce dernier incarne avec beauté et charisme le fils droit, celui qui était fait pour faire de la politique. Au fond, le parallèle des frères Hammond peut être fait avec ceux des frères William et Harry en Angleterre. C'est exactement la même chose, à quelques détails près. J'ai beaucoup aimé l'idée que l'on fasse de ce personnage quelqu'un d'heureux professionnellement, et accessoirement personnellement alors que sa future femme ne semble pas du tout du même avis (ils font l'amour en discutant et elle est anorexique). Ce premier épisode permet aussi de présenter la grand mère de la famille, Margaret Barrish et mère d'Elaine. Un personnage haut en couleur qui n'a pas la langue dans sa poche. Des dialogues intelligents aux plus drôles, tout y passe (dont le coup où elle va demander à Susan Berg, une journaliste, si elle n'était pas lesbienne).
Venons en enfin à Bud Hammon (incarné par Ciaran Hinds, encore une pointure). Ancien Président des Etats-Unis, qui a perdu toute crédibilité. On voit pertinemment que Greg Berlanti s'est inspiré du récit des Clinton pour tout ce qui est de Bud et d'Elaine. Elaine est la Hilary Clinton de la famille et c'est mieux comme ça. Pourquoi ? Parce que les deux personnages sont presque identiques. Finalement, Berlanti n'a pas inventé grand chose, s'inspirant ici et là de la vie des hommes et femmes politiques de ce monde. La trame politique autour de la crise internationale que les américains vivent avec l'enlèvement de trois journalistes est aussi assez caricaturale mais pas trop. Political Animals est rattrapée par un sens aiguisé de la maitrise de ses dialogues. Ils sont beaux, intelligents et bien fichus. Je n'ai rien à redire là dessus. De même que sur la réalisation, très intéressante en son genre.
Enfin, je dois m'attarder sur Susan Berg, la journaliste qui veut du scoop et la vérité. Carla Gugino donne un côté femme fatale à ce personnage et c'est plutôt bonne dans son ensemble. Je pourrais aussi ajouter le Président Paul Garcetti, incarné par Adrian Pasdar et son vice Président incarné par Dylan Baker. Ce sont deux personnages très anecdotiques de ce premier épisode mais à mon avis il y a bien plus à raconter que l'on ne veut bien nous le dire. Au final, ce premier épisode était bon, intelligent, beau, et agréable à suivre. Il y a peut être un certain manque de créativité mais le côté patchwork de ce que l'on connait de la politique people du monde entier fonctionne plutôt bien donc pourquoi pas. Le rythme est aussi très bien calibré pour six épisodes. Hâte de voir ce que la suite nous réserve.
Note : 8/10. En bref, USA Network vient d'ouvrir une bonne bouteille. Reste à savoir si elle tiendra jusqu'au bout...