A'salfo "A nos débuts, le groupe se composait d’une cinquantaine de personnes"

Publié le 16 juillet 2012 par Africahit

D.R

El Moudjahid : Vous puisez dans le style «zouglou»,  un mouvement culturel ivoirien…
Le «zouglou » est un genre musical populaire et urbain né en Côte d’Ivoire. Il relate les réalités sociales diverses vécues par la jeunesse ivoirienne et porte tantôt des messages humoristiques, tantôt des messages politiques, ou, bien plus souvent, explique l'école de la vie à travers des conseils sages et avisés. Sa philosophie est basée sur la culture de l’amour vrai, de l’amitié, de la fraternité et prône l'idéal de la justice et de la paix. Le zouglou est également connu sous le nom de «wôyô», lorsqu'il est pratiqué en acoustique ou en live, sous le nom d'ambiance facile. Donc Magic System s’est inscrit dans cette logique-là, et depuis le début de notre carrière, nous portons haut le message du peuple ivoirien.
A vos débuts, vous étiez une cinquantaine de chanteurs. Par la suite, le nombre s’est réduit d’année en année, pourquoi ?
Exact. A nos débuts, le groupe se composait  d’une cinquantaine de personnes, mais on n’avait pas l’ambition de faire carrière dans la musique. C’était juste pour s’amuser parce qu’à l’école, on a crée une bonne ambiance, mais on n’avait jamais eu l’idée de faire une carrière musicale. Par la suite, certains d’entre nous se sont lancés dans cette voie, tandis que les autres ont opté pour leurs études.
 
Le début était un peu difficile, mais avec le premier Gao, c’était l’explosion de la carrière de Magic System. Parlez nous de cette collaboration avec les chanteurs algériens ?
  On connaît bien les artistes algériens, même si le plus connu en Afrique noire c’est   Khaled avec  Didi et Aïcha que nous écoutions et  aimions.  Par la suite, on s’est dit qu’on a quelque chose de commun. Qu’il y a une proximité. Le raï en Algérie a le même cadre que le zouglou en Côte d’Ivoire, c’est une musique du peuple. Alors, on a pensé à nous associer puisque nous avons deux communautés fortes de l’Afrique noire et du Maghreb installées en Europe, pour montrer la solidarité purement africaine.   
La chanson avec Mohamed Lamine a très bien marché. Par la suite, on avait aussi des chansons avec Bilal et Akil, mais celui qui a le plus marché c’est Même pas fatigué avec Khaled, en 2009, et qui a consolidé les liens entre la musique zouglou et le raï. Donc, tous  les  projets que nous menons maintenant sont des projets qui vantent  la musique raï parce que cette musique a relié deux musiques de proximité.
Dans votre nouvel album  d’Abidjan à Paris sorti en 2012, est-ce que vous êtes resté fidèle  à votre style ?
Notre nouvel album est un best of qui regroupe tous les tubes de Magic System. Il contient  28 titres anciens plus quatre nouveaux. Je dirai que c’est un best of et non pas un nouvel album. Il retrace la carrière de Magic System depuis 1997 jusqu’ à aujourd’hui. Par contre, on rentre au studio le mois de septembre pour enregistrer notre septième album prévu pour le printemps 2013.
Comment qualifiez-vous votre passage sur la scène du Festival international de Timgad ?
C’est toujours un honneur de participer à un festival. Etre sollicité pour un festival est une reconnaissance pour tout le travail que vous avez fait.  Donc, nous sommes fiers de savoir que notre musique a traversé les frontières de toute l’Afrique pour atterrir ici en Afrique du Nord et surtout en Algérie. C’est un honneur pour nous de revenir pas forcément pour le festival, mais pour un concert spécial Magic System. Nous avons souhaité jouer plus et donner le meilleur de nous-mêmes pour faire plaisir au public algérien. C’est aussi un grand honneur pour nous de partager avec lui la célébration de son cinquantième anniversaire.
    Propos recueillis par
Kafia Aït Allouache