Lancé il y a un an, le réseau social du géant de Mountain View n’a pas convaincu les foules. S’il bénéficie d’un grand nombre d’utilisateurs (250 millions d’après les derniers chiffres), ceux-ci ne passeraient pas plus de 3 minutes par mois sur le réseau.
Paradoxal ? Pas vraiment. En effet, à partir du moment où vous souhaitez créer un compte pour un autre service de Google, comme Gmail ou Google Reader, vous activez automatiquement votre profil sur Google+.
Souvent décrit comme une ville fantôme et inerte, ne se cache-t-il pas derrière ce réseau quelques fonctionnalités dignes d’intérêt pour les internautes ou pour les entreprises ? Petit tour d’horizon.
À la croisée des chemins entre Facebook et Twitter
S’il fallait décrire Google + en quelques mots, je dirais que c’est un réseau social hybride entre Twitter et Facebook. Du moins, en ce qui concerne la publication de contenus.
- Similitudes et différences avec Twitter
Comme sur Twitter, Google+ permet à l’internaute de visualiser l’ensemble des contenus publiés sur le réseau. Google+ agit donc comme un agrégateur de flux, où chaque publication apparait dans le flux d’actualités de votre réseau.
Cependant, à la différence de Twitter, pas besoin de cliquer sur un lien supplémentaire pour accéder au contenu multimédia, tout se trouve dans le flux d’actualité de Google+.
Comme sur Twitter, vous pouvez suivre les personnes que vous souhaitez sans que celles-ci vous suivent en retour. La ressemblance s’arrête ici. En effet, Google+ a mis en place un système de cercles de connaissances alors que Twitter ne propose rien de ce genre.
- Similitudes et différences avec Facebook
Entre Facebook et Google+, on observe une certaine « course à l’échalote » où le premier copie le second pour mieux lui répondre.
La fonctionnalité « vidéo-bulle » de Google+ permet d’organiser une visioconférence entre plusieurs utilisateurs. Facebook s’en est largement inspiré pour mettre en place à son tour un service de tchat vidéo. Cependant, le service proposé par Google+ est mieux pensé et invite plus à son utilisation. Par ailleurs, vous pouvez participer à des bulles avec des personnes qui ne sont pas dans vos cercles. Certaines bulles ont pour but de vous apprendre à parler anglais, d’autres de poser des questions aux hommes politiques…
Les cercles ont également inspiré Facebook. Sur Google+, il est facile de classer les personnes que vous suivez en les glissant dans l’un de vos cercles : amis, famille, travail… Facebook a également mis en place un système de listes. Tout cela permet ensuite de restreindre l’audience de vos publications à certains groupes de contacts.
Sur Google+, lorsqu’on créé un évènement, il est possible de lier celui-ci à Google Agenda et d’inviter les internautes qui ne feraient pas partie de Google+, directement depuis le réseau. En réponse, Facebook vient d’améliorer son service « évènement » en proposant désormais une vision calendaire et des suggestions d’évènements.
Enfin, dernière similitude, comme sur Facebook, Google+ propose des pages entreprises (ou pages Fans). Comme sur Facebook, une personne physique est associée à un profil et une personne morale à une page Fan.
Cependant, les pages Fans de Facebook sont plus abouties et permettent une plus grande personnalisation (applications, onglets, etc.). D’autre part, une page Fan Facebook peut s’abonner facilement aux publications publiques des profils qui l’intéressent. Sur Google+, une page ne peut s’abonner à ces profils que si ceux-ci la suivent déjà.
L’une des principales différences entre Google+ et Facebook se situe dans la diffusion des contenus. Sur le premier, l’ensemble des publications est mis en avant dans le flux d’actualités. Sur le second, un algorithme (l’Edge Rank pour ne pas le nommer) détermine l’importance de la publication et décide si (oui ou non) celle-ci sera mise en avant. Et surtout, cet algorithme détermine qui, dans vos amis, y aura accès depuis son flux d’actualités. Et cela vaut également avec le contenu publié sur les pages Fans.
Les points forts de Google+
Pour attirer davantage d’internautes, Google+ a misé sur la transparence des paramètres de confidentialité et la facilité à les modifier : l’ensemble des paramètres configurables sont centralisés sur une seule page, et Google donne beaucoup d’explications pour aménager au mieux vos paramètres de confidentialité.
Plusieurs courtes vidéos permettent de comprendre comment contrôler le degré de privatisation de votre profil. J’en ai notamment sélectionné une qui me paraissait plus pertinente. Dans cette vidéo, Google montre par exemple comment choisir qui peut discuter avec vous sur le chat, définir qui peut vous envoyer des notifications… D’autres tutoriels sont disponibles sur la page de Google.
Malgré la bonne volonté affichée de Google+ de vouloir protéger l’internaute, les données récoltées via les profils sont-elles mieux traitées que par Facebook ?
Lorsque Google devait mettre en place ses nouvelles règles de confidentialité, la CNIL s’était inquiétée du respect des données personnelles et a demandé à Google d’apporter des modifications et de faire preuve de plus de transparence. Cependant, Google n’a pas répondu positivement aux réclamations de la CNIL et a tout de même lancé sa nouvelle politique. Preuve, s’il en fallait, que le géant américain n’a pas pour vocation de garantir une parfaite protection des données.
D’autre part, le réseau en plus d’être vide n’est pas vraiment populaire. La faute à Google qui inscrit d’office les utilisateurs de ses autres services sur son réseau social ?
Enfin, l’autre gros point fort de Google+ est son impact sur le référencement. Diffuser du contenu sur un blog qui est lié avec Google+ permettra à l’auteur d’être mieux positionné dans les résultats du moteur de recherche américain, car Google privilégierait le contenu partagé sur son réseau social dans les résultats de recherche. Ce qui signifie qu’un contenu diffusé depuis votre site sur votre page Google+ bénéficiera d’une meilleure visibilité dans Google.
Et quand on sait que ce moteur est incontestablement le plus utilisé en France et dans monde, on comprend que cet argument est de poids.
En définitive, on peut s’interroger sur la valeur ajoutée du réseau par rapport à ses principaux concurrents, car Google+ n’a rien de novateur. Du moins, rien qui ne justifie à l’heure actuelle que le réseau puisse prendre son envol et dépasser les 900 millions de membres de son rival.
D’autre part, on peut également se poser la question de l’apport d’un nouveau réseau social alors qu’il en existe déjà une multitude sur le marché. Tel Pinterest, Google+ n’est-il pas un énième réseau qui encourage la dispersion ?