Zorn & Dirna, T2 : Le dauphin et le renard - Jean-David Mordan, Bruno Bessadi & Vincent Trannoy

Par Belzaran


Titre : Zorn & Dirna, T2 : Le dauphin et le renard
Scénariste : Jean-David Morvan
Dessinateurs : Bruno Bessadi & Vincent Trannoy 
Parution : Septembre 2003


Après un premier tome réussi, « Zorn & Dirna » allait-elle s’imposer comme une série majeure ? Scénarisée par Jean-David Morvan et dessinée à quatre mains par Bruno Bessadi et Vincent Trannoy, elle nous présente un monde où la Mort a été emprisonnée par le roi Hochwald Premier. Depuis, le peuple souffre encore plus, se mettant à pourrir une fois blessé ou vieillissant. Acculé par des révoltes, le roi et sa cour sont allés se cacher au fin fond de marais, dans un repaire inexpugnable.

Ce tome, intitulé « Le dauphin et le renard », introduit des intrigues dans la cour du roi. L’histoire n’est donc plus centrée uniquement sur Seldnör et les enfants. On y découvre une cour de zombies vieux de plusieurs siècles, prenant des bains pour assouplir leurs chairs desséchées. Le dauphin apparaît comme un monstre de frustration. Son père ne pouvant pas mourir, il est condamné à ne pas mourir… Il s’enferme alors dans une spirale de haine et de folie.

Autre personnage et non des moindres à apparaître : Splata. Après la révélation de la fin du premier tome, le lamineur aux dreadlocks a ici un rôle central, qu’il partage avec Seldnör. Chacun des personnages se retrouve avec un des jumeaux. 0n s’apercevra que leurs histoires s’entrecoupent dans une narration bien menée.

Le propos de « Zorn & Dirna » reste toujours aussi glauque et dérangeant. Outre l’aspect gore, très excessif, les histoires des personnages sont particulièrement tragiques. La dureté de l’histoire en fait aussi son intérêt. Dans ce deuxième tome, les carapaces des personnages commencent à s’effriter et les auteurs n’hésitent pas à dédramatiser le tout pour faire souffler le lecteur. Pour cela, ils utilisent des artifices pas toujours très fins, mais qui font aussi la particularité de cette série (le géant hyper baraqué qui est contrôle par un esprit féminin, les disputes entre les deux enfants, etc.). Car dans « Zorn & Dirna », il y a une règle bien établie : les choses ne sont jamais ce qu’elles semblent être.

Graphiquement, la série impose sa patte. Les combats sont très dynamiques, les personnages expressifs et très typés. Du beau travail immédiatement reconnaissable, même s’il ne plaira pas à tout le monde. Très coloré, il atténue un peu la dureté du propos, ce qui n’est pas forcément un mal.

« Zorn & Dirna » poursuit sur sa lancée. Les pierres de l’édifice sont définitivement plantées. Bien mené dans sa narration (notamment pour les révélations), la série exploite parfaitement son postulat de départ en amenant de nouvelles subtilités à son univers. 

par Belzaran

Note : 15/20