Dans son éditorial, le Journal des Arts estival s’épanche sur notre monde en voie de rétrécissement, faisant état d’un paradoxe « inquiétant » : jamais le transport aérien n’a été aussi important (et devrait continuer à l’être) et dans le même temps, les destinations sûres et notamment touristiques diminues sensiblement d’année en année. Que ce soit pour des raisons politiques (Afghanistan, Congo, Soudan, Sénégal, Algérie, Tunisie, Syrie, Pakistan, Togo, Yemen, Côte d’Ivoire, Irak, Mauritanie, Lybie…), de santé publique (Choléra à Cuba, pénurie de médicaments en Grèce…) ou climatique (typhons au Japon, tornade en Pologne…), les pays « à risques » ou perturbés fleurissent. A cela s’ajoute un temps exécrable en Europe du nord et caniculaire en Europe du Sud.
Dans ses prévisions publiées en début d’année, l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) déclarait que la barre du milliard de touristes —dont 415 millions sur la seule période mai-août— devrait être atteinte cette année, contre 980 millions en 2011.
L’Europe se taille la part du lion avec 500 millions d’arrivées. Mais la conjoncture économique associée à un été pourri risquent fort de calmer les ardeurs touristiques des voyageurs dans nombre de pays. Les professionnels constatent un retard dans les réservations et surtout craignent des vacances à l’économie. Hôtels, cafés et restaurants devraient en pâtir (ça commence déjà dans certaines zones en France et ailleurs), et les campings en souffrir dans les régions où le soleil a décidé de faire grève.
Cela dit, le comportement du touriste a changé, il n’anticipe plus mais réagit à la dernière minute pour ajuster son séjour et sa destination en fonction de trois paramètres : le coût, la météo et la conjoncture. Nous sommes à l’ère du touriste épidermique rivé sur internet pour calibrer des vacances plus courtes et moins chères vers des destinations diversifiées. L’industrie du tourisme qui représente 5% du PIB mondial et des centaines de milliers d’emplois (1 sur 12) devrait enregistrer « des résultats positifs, quoiqu’en léger repli par rapport à l’an dernier » avance l’OMT. Pas sûr que tout le monde en profite, en Grèce, les professionnels du secteur ont annoncé que leur chiffre d’affaires pourrait diminuer de 15 %. Dans un pays dévasté sur le plan économique et par un été caniculaire, c’est une mauvaise nouvelle de plus...
« έτσι κι αλλιώς καλές διακοπές », bonnes vacances quand même…