Les américains ne craignent pas de flinguer leur président au cinéma. Le jour ou l'on questionnera vraiment en France notre Histoire contemporaine, notre cinéma prendra peut-être un peu d'ampleur. Celà dit, on se passera de toutes les façons de films comme Angles d'attaque, dont l'inspiration confine au néant.
Le président américain doit prononcer à Salamanque en Espagne un discours sur la lutte contre le terrorisme. Alors qu'il monte sur l'estrade, il est abattu. Le film propose aux spectateurs de montrer cette attaque sous huit angles différents et autant de personnages qui ont donc un regard singulier sur ce qui est l'élément central de cette intrigue.
Les cinq premières minutes sont plutôt prenantes. Nous sommes projetés dans le car régie d'une chaîne de télévision qui relate le sommet. Techniciens et journalistes sont sous-pression. Le direct n'autorise rien qui n'est été planifié auparavant. L'attentat est justement des plus inattendus et lorsqu'il survient, on est effectivement pas loin d'être cramponné à notre fauteuil. Mieux vaut s'arrêter là de regarder le film...
Les 7 déclinaisons qui viendront s'ajouter au point de vue du car régie sont simplement redondantes et fatiguantes pour le spectateur. Bien sûr, chaque point de vue révèle un peu plus d'éléments par rapport au complot et tente de structurer un suspens, d'installer un final plein d'action.
En fait, Angles d'attaque ressemble à une mini-série, chaque points de vue représentant un épisode avec sa structure narrative propre et son climax pour maintenir en haleine jusqu'à l'épisode suivant. Le problème, c'est que le film ressemble plutôt à ce que TF1 ferait s'il adaptait en même temps 24h Chrono et Boomtown. Ce n'est pas peu dire.
Angles d'attaque n'a aucun intérêt : répétitif et dès plus ennuyeux, le film ne s'intéresse absolument pas à la géopolitique du monde et est soutenu par un casting prestigieux mais fatigué et plombé par une mise en scène calibrée... pour la télévision bien sûr.
Pas de contenu, pas de forme, aucune audace et des acteurs qui cachetonnent, vous aurez compris qu'Angles d'attaques n'est en rien recommandable.
Benoît Thevenin