Départ du refuge des Mottets vers le col de la Seigne
Je continue à grimper tranquille...
et à admirer le paysage.
Le temps est beau pour partir, un peu frais mais on va vite transpirer et longtemps... Ce Col de la Seigne est la frontière entre la France et l'Italie et est situé entre l'Aiguille des Glaciers et la montagne de la Seigne.Il est placé sur la ligne de partage des eaux entre Méditerranée et Adriatique. Ce passage était déjà fréquenté dans l'Antiquité, une voie consulaire permettait un accès direct avec la cité de Vienne en Isère. Incroyable non ? Le col de la Seigne est un des accès au Val d'Aoste à travers le Val Veny.
La montée est loooonngue... Soudain un nuage arrive et j'ai l'impression de marcher dans l'ouate, la brume masque les formes et c'est un peu fantasmatique.
Serait-on sur une autre planète ?
Ca y est, je vais me faire rattraper par le groupe qui arrive !
Une chose est sûre, quand il n'y a pas de brouillard, on ne risque pas se perdre,
tout est bien balisé !
Le moment de magie pour moi, quand, levant les yeux, j'ai vu apparaître le Mont-Blanc.
Au col de la Seigne, petit arrêt à la table d'orientation et nous redescendons de quelques mètres pour nous réchauffer un peu et manger quelques biscuits.Vue du Col de la Seigne
Descente du col, les névés nous attirent toujours autant pour la glisse !
mais fait que nous passons de l'autre côté du rocher et évitons la Casermetta.
Puis nous descendons en évitant, malgré nous la Casermetta du col de la Seigne à 2365 m, centre d'accueil et d'initiation à la nature de l'Espace Mont-Blanc. Il est ouvert de fin juin à mi-septembre de 9 h à 17 h 30 et visiblement les groupes organisés ne font pas comme nous et passent au bon endroit sur le sentier !des vestiges de la guerre, de casemates se voient tout au long du chemin
près de notre lieu de pique-nique, des tapis de fleurs
les fleurs de bois joli
Même Polo va humer les gentianes !
de beaux lys martagon qu'on admire sans modération
Casse-croûte dans un lieu plein de fleurs partout, des gentianes superbes, des lys martagon, des orchis pourpres, il est difficile d'arriver à marcher sans en écraser des bouquets... On regarde aussi les gens qui montent et qui descendent le chemin, c'est une vraie autoroute ce tour du Mont-Blanc !les fous du vélo à 2000 m, il faut pousser sur les pédales !
Tous les âges, des jeunes, des vieux, des familles, des gens qui flânent, d'autres qui courent, peut-être pour s'entraîner pour l'UTMB qui va passer par là : l'ultra-trail du Mont-Blanc, une course de dingues pour 2 300 coureurs sélectionnés qui partiront le 31 août prochain pour faire le tour du Mont-Blanc en .... deux jours ! à peu près 168 km pour environ 9 600 mètres de dénivelé positif, au départ de Chamonix, en semi-autonomie et en 46 heures maximum. Oui, il faut être fou ! Surtout que fin août il risque d'y avoir froid, neige, brouillard...Il y a aussi les cyclistes, oui, c'est la mode de faire le tour en VTT et nous voyons de super vélos de luxe mais il faut bien avouer qu'ils ne sont pas souvent dessus...
Avant le refuge, un hélicoptère que nous avons aperçu et entendu depuis notre coin pique-nique nous intrigue. C'est la patrouille de la douane et du secours en montagne qui s'exerce à faire des exercices de sauvetage !
Entraînement pour aller chercher des blessés sur une paroi !
Nous arrivons de bonne heure au refuge Elisabetta Soldini, buongiorno a tutti ! et nous installons nos sacs dans un petit dortoir de sept. Nous décidons, et c'est là qu'on voit que nos étapes sont insuffisantes pour notre soif de paysages et de nouvelles aventures, d'aller découvrir derrière le refuge le col des Pyramides Calcaires. Rien que le nom, déjà, est tellement bizarre... Bref, encore un chemin qui grimpe raide, traversée de petits névés, on perd un peu la trace, on se perd dans les rochers et on finit par récupérer le chemin de crête en s'accrochant bien sur la pente comme des dahuts.montée au col des Pyramides Calcaires, ce n'est plus le TMB !
A cause du vent, ne pas rester sur la crête et s'accrocher fort pour tenir debout !
Mais là-haut, sur la crête, à 2500 m, le vent s'est levé et il nous faut parfois nous accroupir pour ne pas se laisser déséquilibrer par des rafales à décorner les bouquetins. On grimpe comme on peut en direction du col, l'ambiance est grandiose et sauvage.belle ambiance dans un beau cirque de montagnes
mais le vent pousse les nuages...
même si le soleil est encore là, les nuages deviennent menaçants
Mais des nuages pas très sympathiques commencent à courir au-dessus des pics et il apparaît plus sage de redescendre juste avant d'avoir atteint le col à 2580 m... Tant pis !presque arrivés au col, il vaut mieux renoncer
nous redescendons à grande allure grâce aux névés
ça descend, ça descend !
et l'impression enivrante qu'au bout du névé on va sauter dans la vallée !
Mais nous nous régalerons dans la descente cette fois en prenant d'immenses névés qui nous amènent quasiment à la hauteur du refuge !nous prenons quand même le temps d'admirer le glacier d'Espelette en passant
et nous revoilà de nouveau en vue du refuge Elisabetta
Pendant que tout le monde se jette sur sa bière fraîche, je file sous la douche pendant qu'il n'y a personne et que l'eau est encore tiède, ce qui ne sera plus possible une fois les bières bues... l'eau sera aussi fraîche que la bière ! Les douches et les toilettes dans les refuges sont encore en nombre très limité, mais c'est un progrès par rapport à mes débuts en montagne où le terme douche était complètement incongru dans un refuge !