- Un des atouts pour les projets de LGV POCL ou de LGV Limoges Poitiers est de revêtir une dimension européenne grâce à Transline et au projet de barreau Est Ouest (BEO)
- Photo : Rame TGV Euroduplex en gare de Mannheim - Avril 2012
La déclaration du Ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, le 9 juillet sur la nécessité de renoncer à certains projets de construction ou de prolongation de LGV afin de tenir les engagements du gouvernement en matière de réduction du déficit public, comme l'a préconisé la Cour des comptes, a provoqué le consensus...contre le Ministre et a provoqué un vent de panique dans les régions.
Toutefois, le Barreau Est-ouest, fret et voyageurs, et par là tous ses composants (POCL et Poitiers-Limoges), ont désormais le vent en poupe grâce aux nouveaux critères pour qualifier et hiérarchiser les projets.
Trois critères à retenir pour qualifier les projets :
provoquer un gain de temps important pour provoquer le report modal. Avec un gain de 3h30 sur Bordeaux-Lyon, qui dit mieux ?
revêtir une dimension européenne,
être utile au redressement économique : chaque euro public dépensé doit générer de la croissance et de l'emploi.
Soit trois critères qui militent en faveur du BEO comme il l'a été démontré lors d'articles précédents.
La crise ne doit pas être un prétexte pour s'affranchir de préparer demain Certes, nous sommes dans un pays en crise, mais nous n'avons pas, en principe, vocation à y rester. Par conséquent, plutôt que de parler de renoncement il serait plus judicieux de parler de suspension, de pause, et de laisser les études se poursuivre pour affiner les projets afin qu'ils s'intègrent au mieux dans le réseau européen. Le mot hiérarchisation, qui a eu son heure de gloire ces derniers mois, serait plus correct et correspondrait mieux à la réalité. Il doit être réhabilité et s'appuyer sur les nouveaux critères.
Une fois de plus, les infrastructures constituent une variable d'ajustement et ne sont pas perçues comme un des outils du développement de demain.Quelle crédibilité accorder à une politique d'infrastructure remise en cause tous les quatre matins au nom du court-termisme ? Après avoir seriné qu'il fallait donner la priorité aux investissements d'avenir sur les dépenses de fonctionnement, il semble que soit engagée une fâcheuse marche arrière. Serions-nous en décalage avec l'Europe qui parle justement de plan de relance de la croissance par les grands travaux ?
Une mobilité à réinventer Et dans le cadre de la mutation écologique, c'est bien toute la mobilité qui est à revoir, avec une priorité pour les liaisons transversales le parent pauvre pour, à la fois raccourcir les distances temps entre capitales régionales et créer de nouveaux pôles de développement.
Compte tenu de la nouvelle donne, la priorité est donc de moins en moins de gagner 10' entre Paris et Lyon qu'irriguer correctement l'ensemble du territoire...européen. Il faut un POCL qui irrigue au mieux ce Cœur de France dont il se réclame et qui amorce le mieux possible le BEO avec une mutualisation de Bordeaux-Lyon et Nantes-Lyon tout en entraînant dans le développement démographique et économique de nouveaux territoires.
En attendant les arbitrages, c'est la panique dans la fourmilière nationale Chacun y a été de son action “garantie-que-mon-projet-se-fera”, et les journaux régionaux en ont été les excellents relais. Ainsi le Président de Midi-Pyrénées a téléphoné à Jérôme Cahuzac pour s'entendre dire que Bordeaux-Toulouse n'était pas visée (journal Sud-Ouest).
Rien de tel qu'une annonce de ce type pour faire voler en éclat dans l'esprit des décideurs régionaux l'idée même de réseau et revenir à la vision plus réductrice de lignes, pour faire se replier sur elles-mêmes des régions qui voient les autres comme des empêcheurs de construire sa LGV en rond... C'est une menace sur la cohésion territoriale de la Nation. On recommence à conduire des tranchées et des lignes Maginot comme unique argumentaire et vision globale.
Prenons de la hauteur, et vite ! Sachons repenser le territoire national dans un contexte européen !