Je ne sais pas si c'est le contre-coup de mes notes ou la perspective de mon départ un mois à l'autre bout du monde, mais je pleure tout le temps depuis deux jours. Je me suis rendue compte qu'en fait, je suis tout ce que je me suis toujours dit que je ne voulais pas être. Je ne veux pas être une fille qui pleure quand elle doit se séparer de son amoureux. Je ne veux pas être une fille qui pleure devant ses mauvaises notes. Je ne veux pas être une fille qui a des mauvaises notes. Je ne veux pas être une fille qui tient un blog pour romancer sa vie. Je ne veux pas être une fille qui fait semblant d'avoir l'air sûre d'elle alors qu'elle est perdue. Je ne veux pas être une fille qui est jolie mais vide à l'intérieur. Je ne veux pas être un cliché. Dommage.
Ce soir, j'ai l'impression que mes motivations et tout ce qu'est censé m'avoir apporté la prépa sont loin. Je me rends compte qu'en fait je croyais avoir vraiment mûri et changé avec mes deux années d'étudiante. En vérité, je n'ai pas mûri et je n'ai pas changé. J'en ai simplement porté le masque parce que c'est la sensation qu'on veut nous imprimer et c'est l'apparence que les autres se donnent. On suit le mouvement, et on rentre dans le moule, on se comporte comme un étudiant et on croit une voix qu'on croit entendre nous dire qu'on est adulte. Ok, j'ai appris à faire une disserte. Ok, je prends mes notes efficacement. Ok je connais les théories de Platon, Hegel et Bergson. Je me suis conformée. Mais en fait ça ne m'a pas vraiment appris qui je suis, ni donné un but. Et ma motivation ? Est-ce que je crois seulement l'avoir, ou est-ce que je l'ai vraiment ?
Retenez de ce mon blabla sentimental qu'un grand départ, ça vous flingue une motivation en moins de deux. Je me sens vide, bonne à rien, et je ne sais même pas pourquoi je l'écris. J'espère cependant apprendre beaucoup de mon voyage, et profiter de mes longues heures de solitude pour avancer dans la préparation des oeuvres au programme et dans l'élaboration de nouvelles recettes. On verra...