Renonciation à un Etat séparé des Touaregs du MNLA au Mali

Publié le 15 juillet 2012 par Radiocaracol @radiocaracol1

Les rebelles touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), qui s’étaient emparés du nord du Mali en avril, ont annoncé dimanche avoir renoncé à leur intention de créer un Etat séparé.

« Nous aspirons à une indépendance culturelle, politique et économique mais pas à la sécession », a déclaré Ibrahim Ag Assaleh, l’un des dirigeants du MNLA, organisation que ses anciens alliés islamistes, liés à Al Qaïda, ont évincée ces dernières semaines des centres urbains du nord du Mali.

« Ce serait quelque chose comme le Québec », a-t-il dit, allusion au statut spécial de la province francophone du Canada.

L’Azawad est le nom que donne le MNLA au nord du Mali, dont il a proclamé l’indépendance, décision qui a été ignorée par une communauté internationale plus préoccupée par la menace de voir la région devenir une plaque tournante pour des organisations réputées proches d’Al Qaïda.

Un autre responsable du MNLA, Hama Ag Mahmoud, a dit à Reuters dans la capitale mauritanienne Nouakchott: « L’indépendance est notre objectif depuis le début du conflit, mais nous prenons en compte le point de vue de la communauté internationale pour venir à bout de la crise en cours ».

Des organisations islamistes, dont Ansar Dine, ont imposé la charia (loi islamique) dans le nord du Mali, fouetté des couples adultères présumés et détruit au moins huit des 16 mausolées musulmans répertoriés de Tombouctou, provoquant un tollé international.

La « GUERRE AUX ISLAMISTES »

Contacté par téléphone à Tombouctou, Sanda Ould Boumana, porte-parole d’Ansar Dine, a dit ne pas être au courant d’un quelconque changement de la position du MNLA, tout en ajoutant: « Ce que je peux vous dire, c’est que c’est nous qui contrôlons les trois régions du Nord » – allusion aux régions de Gao, Tombouctou et Kidal.

Les efforts pour organiser une intervention militaire étrangère au Mali ont été retardés par les divisions régnant entre les pays du pourtour du Mali et par l’absence de véritable gouvernement à Bamako, dont le Premier ministre par intérim se trouve toujours à Paris, après avoir été agressé en mai dans la capitale malienne.

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a jugé jeudi dernier probable une intervention militaire au Mali après le passage d’une partie du pays sous le contrôle d’Ansar Dine.

Vendredi, les participants au sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba ont déclaré en revanche que des efforts étaient en cours pour trouver une solution politique et qu’une opération armée pour reconquérir le Nord n’interviendrait qu’en dernier recours.

Assaleh, quant à lui, a appelé les puissances étrangères à lancer rapidement une opération militaire et réaffirmé que les combattants du MNLA reviendraient tôt ou tard vers les villes pour en chasser les islamistes.

« Nous livrerons une guerre aux islamistes, jusqu’au tout dernier homme. Peu importe leur armement, ce n’est rien face à notre volonté », a-t-il assuré.

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