Comme je l’ai indiqué dans mon Blog-It, je revisionne depuis un moment une série que j’avais beaucoup apprécié plus jeune, la série FLASH. Une des rares séries de Super-héros plutôt réussies dans le fait d’adapter un héros de papier en série TV, sans trop de concessions par rapport au support original.
Malheureusement, si les personnages principaux sont plutôt bien écrits (quoi que quelque peu archétypaux), les intrigues au cours des premiers épisodes sont quelques peu pauvres et décevantes, ayant du mal à susciter l’intérêt. Des intrigues convenues comme celle mettant en scène un savant éliminant des sans-abris pour expérimenter sur eux et créer une sorte de Hulk (on se satisfera de l’effort, au moins pour rester dans l’esprit comic-book), ou des criminels menaçant Central City. Bref, on s’ennuie quand même un peu, malheureusement devant la série.
Et puis arrive l’ép. 09, et le miracle opère : on a vrai bon petit épisode, l’un des meilleurs épisodes de la série, même, et pour plusieurs raisons.
09 : Ghost in the Machine
Sc : John Francis Moore & Howard Chaykin. R : Bruce Bilson. Avec : Jason Bernard (Dr Desmond Powell / Nightshade), Anthony Starke (Russell / The Ghost), Mike Genovese (Lt Warren Garfield), Richard Belzer (Joe Kline), Vito D'Ambrosio (Officier Tony Bellows), Biff Manard (Murphy), Gloria Reuben (Sabrina), Ian Abercrombie (Skip), Lois Nettleton (Belle Crocker), Floyd Raglin (Tex), Sherri Rose (Belle Crocker, jeune).
Pourquoi cet épisode est culte, à mon sens : L’épisode commence d’emblée par une introduction originale : Nous nous retrouvons en 1955, et afin de coller à l’époque, les images sont en Noir et Blanc. On fait ensuite la connaissance d’un Super-Vilain (l’un des premiers de la série), the Ghost, et d’un ancien super-héros, Nightshade. Celui-ci intervient à temps pour mettre un terme à son dernier plan maléfique. Mais the Ghost, qui n’a peur de rien, avait un plan de secours : dire adieu aux années 50 pour se réfugier dans le Futur !! Il se place alors en cryogénie, et vous l’aurez compris, se réveille à notre époque !! The Ghost est particulièrement intéressant car il s’agit d’un vrai vilain de comic-book, avec toute la folie et la mégalomanie qui l’accompagnent. Une sorte de ‘diabolic mastermind’ digne de ceux qui étaient mis en scène dans The Avengers (aka Chapeau Melon & Bottes de Cuir, en VF), avec un plan diabolique, prendre le contrôle grâce aux écrans de télévision, et le génie criminel à même de mettre en œuvre son plan. Le personnage est interprété par un Anthony Starke tout en cabotinage (un acteur vu un peu partout quand on regarde sa filmographie, et qui passe relativement inaperçu, hormis son homonymie avec le célèbre personnage Marvel), sorte de clone du tout aussi remarquable Jeffrey Combs. Face à lui, on retrouve un acteur noir que l’on aura lui aussi retrouvé un peu partout, Jason Bernard, qui en impose (même s’il n’aura pas eu de rôle relativement marquant) et a assez de charisme pour tenir tête aux autres acteurs. Par son thème du “voyage dans le temps” de départ auquel il tourne, l’épisode pose les jalons d’une réflexion sur le passage du temps, surtout lorsque the Ghost retrouve ses anciens partenaires en crime qui eux, ont hélas bien vieilli. L’intrigue de l’épisode est elle aussi classique, mais savoureuse et tellement comic : un Super-héros actuel fait équipe avec un ancien Super-Héros quelque peu âgé, contraint de reprendre du service, qui a droit à un dernier baroud d’honneur. Un respect mutuel et une sorte de relais passe entre Barry Allen et Desmond Powell, véritable nom de Nightshade, qui synthétise plusieurs des Vigilantes mis en scène dans les années 30, voire 50 (masque, long manteau, pas de pouvoirs mais un éventail de gadgets destinés à lutter contre le crime). Un dialogue final entre les deux personnages définit la notion même de héros, et justifie l’existence de tels personnages.
Les dialogues, parlons-en constituent l’un des éléments-clés de l’épisode, qui apparaît comme particulièrement lucide et pertinent, surtout en le revoyant maintenant, plusieurs années après qu’il a été écrit et diffusé. Ainsi, si notre futur n’est pas constitué de pilules remplaçant les repas et de voitures volantes, les écrans, de télévision ou autre, sont désormais partout, peut-être encore plus avec les tablettes et smartphones que tout un chacun possède bien entendu (LOL). Au cœur de l’épisode, les références abondent : outre le titre de l’épisode, célèbre citation du philosophe britannique Gilbert Ryle, qui apparut pour la première fois dans son livre de 1949 The Concept of Mind., on notera un clin d’œil à la célèbre série des années 50 et son mythique générique The Outer Limits (aka Au-delà du réel, en VF) : " Je contrôle les horizontales, je contrôles les verticales. “
A peu près à la même époque, dans la Série Animée BATMAN de 1992, superbe et des plus réussies, un autre épisode reprendra exactement le même principe de faire rencontrer Batman avec un de ses ancêtres issus du Silver Age, une époque en apparence plus simple et plus manichéenne, présentée comme telle en tout cas. Cas rare, alors que Desmond Powell semblait prendre définitivement sa “retraite” de Super-Héros à la fin de l’épisode, et laisser la protection de Central City au seul Flash, l’épisode se verra dôté d’une suite avec l’ép. 16, “The Deadly Nightshade”…
Pour rappel, une première note consacrée à la série FLASH avait été publiée ici : ttp://seriesverseofknight.hautetfort.com/archive/2009/05/...