La critique lampadaire de Borat
Alors qu'aujourd'hui Pixar est le studio d'animation le plus irréprochable qui soit (prend ça dans ta gueule Dreamworks), le studio a connu des débuts difficiles.
Pour cela, il faut revenir au temps où John Lasseter était animateur chez Disney. Alors qu'il venait présenté une vidéo-test pour une adaptation de Max et les maximonstres (je renvoie à l'article hommage à Maurice Sendak), les exécutifs de Disney lui ont finalement dit que le projet ne leur faisait pas envie et finalement, Lasseter se fera plus ou moins viré suite à une fin de contrat.
Le futur réalisateur de Toy Story se retrouve finalement chez Lucasfilms, travaillant notamment sur le chevalier du Secret de la pyramide, véritable prouesse technique pour l'époque et encore aujourd'hui magnifiquement réaliste. Mais Howard the duck étant tombé, la branche animation de Lucasfilms est vendue jusqu'à ce qu'un certain Steve Jobs ne débarque.
Le prodige d'Apple sera à partir de ce moment impliqué dans tous les projets de Pixar et donnera notamment son appui quand le studio d'animation devra reconduire son contrat avec Disney, instiguant une réelle pression sur le studio aux grandes oreilles.
Après la création d'un ordinateur chargé de calculer différentes animations, Lasseter et son équipe se lance dans un court-métrage au dépend de pouvoir faire un long (voeu principal de Lasseter en ce temps). Le film sera terminé en 1986 et son personnage principal deviendra l'emblême du studio: une lampe Luxo. A partir de ce moment, Pixar était lancé avec une nomination aux Oscars pour le meilleur court-métrage animé. L'ascension ne faisait que de commencer.
Luxo Jr est un petit film-test et n'a pas de réel scénario. Il s'agit tout simplement d'une lampe jouant avec son enfant à la balle. Néanmoins, la magie Pixar est déjà présente avec cette envie de personifier le matériel (chose qui sera le cas dans Tin Toy, Toy Story, Cars et encore plus récemment Wall-e) pour en faire des personnages à part entière. Le court est entièrement en plan large et fixe sur deux personnages. Nous avons Papa/Maman Luxo et le personnage éponyme.
La figure paternelle est endormi jusque quand une balle (que l'on retrouve également dans Toy Story, également applatie mais par Buzz l'éclair cette fois) ne le touche puis comme pour jouer avec sa progéniture, elle lance la balle de l'autre côté. Arrive le marmot particulièrement joueur qui dans un élan d'équilibriste crève la balle.
L'occasion de prendre une leçon de la part du paternel ? Oui en partie avant Luxo Jr se ramènera après avec une énorme balle au grand desespoir de son père/sa mère.
Il n'y a pas vraiment de trace scénaristique, juste une figure maternelle jouant avec son fils. Le réel scénario ne viendra que dans le court suivant à savoir Red's dream.
Néanmoins, on sent une réelle envie de faire passer des émotions en si peu de temps et qui plus est avec des choses aussi peu expressives que des lampes. Une manière comme une autre de prouver toute la future étendue technologique de Pixar.
Car il faut bien l'avouer, nous sommes aux prémices de l'animation en image de synthèse et Luxo Jr fait office de précursseur en étant le premier court entièrement animé par ordinateur (Tron ne l'était pas entièrement malgré son avancé technologique).
En sachant qu'à ce niveau là, l'animation n'a pas pris une seule ride. Certains chanceux avaient pu le voir à l'époque à la sortie de Toy Story 2. Une de mes premières séances de cinéma (la seconde pour être précis).
Un petit bijou de simplicité et véritable prouesse technologique.
Note: 16/20