Source : Blog Mediapart 22/02/2012
La poésie en crise !
Triste constat, encore plus flagrant de nos jours, la poésie connaît une grande solitude.
Elle a beau fournir aux lecteurs des mots essentiels pour y voir mieux, pour sublimer la vie ; car chaque mot écrit est un secret divulgué pour déchiffrer le monde ! Elle reste ignorée.
Les poètes dans leur isolement et en l’absence de tout soutien, poursuivent, malgré tout, leur route de chien égaré.
Pas de public, pas de reconnaissance ! Chaque auteur, de sa retraite, trouve toutefois le courage de combler les vides de notre temps. Les poètes sont pareils à des ombres sur la mer. Ils sont aussi des îles, des phares !
Ils sont en fait là où vivent les humains, en compagnie du silence, ne goûtant que leur abandon du matin au soir.
Pourquoi donc les poètes sont ils condamnés à cette existence de reclus ? Il n’y pas de raisons claires !
La poésie, ce n’est pas de l’art pour l’art ou l’art du beau ! C’est un travail accessible, sans ruse, sans fourberie. Le poète ironise souvent et dit les choses ; qu’elles soient terribles ou non. Mais elles sont dites !
La poésie est moderne, peut-être trop moderne ? Pour autant, ce n’est pas une production élitiste. C’est sans doute trop neuf voilà tout !
Trop jeune, encore trop vert pour les poètes plus âgés !
Enfin, la poésie est un terrain d’expériences concrètes, qui peut s’avérer dangereux pour le pouvoir. Surtout quand il s’agit d’exalter les sentiments les plus forts tels que la paix, la justice, la liberté et même le combat pour la liberté ! Un poème devient alors une chanson, reprise en cœur par les résistants ou les victimes.
Est-ce la cause de sa condamnation ? L’origine de son confinement ? Les poètes seraient, en somme, trop suspects pour être diffusés et lus ?
Mais comment rester indifférent au travail magnifique des ces auteurs que je m’apprête à citer ? (Liste incomplète)
Sebastian Reichmann, Reza Hiwa quelques exilés, des voyageurs infatigables !
Michel Cassir qui se nourrie de la vie
Que dire de Nanos Valaoritis, poète Grec majeur, romancier, peintre. Son œuvre est un monument actuel et aujourd’hui, peut-être le salut de l’âme Grecque !
Michel Mitras, Grec également, qui n’a de cesse de conquérir d’autres terres, des terres inconnues, à travers sa poésie concrète et ses peintures.
Enfin, Gérard Augustin, qui nous a récemment quitté. C’est lui dans ce billet, qui referme la marche. Il est à lui seul, l’incarnation du « poète disparu ». Son dernier livre s’intitule
« Athènes dispersée parmi les fleurs »
Prémonition ?
Attention, en temps de crise, les poètes respirent plus fort que nous !