Les romans de Momamed NEDALI m’ont toujours très agréablement interpellé par leur marocanité authentique qu’il traite avec un talent affirmé.
J’ai déjà fait par de mon admiration par cet auteur bien de chez nous ici et là.
Son dernier opus, TRISTE JEUNESSE, paru chez les éditions LE FENNEC en janvier 2012 semble beaucoup moins abouti que ses quatre romans précédents.
D’un bout à l’autre de cet ouvrage, Mohamed Nedali semble avoir entrepris une collection de clichés, de poncifs, d’images éculées d’une jeunesse marocaine, certes proche de l’image que l’auteur en donne, mais tout cela n’arrive pas à constituer un roman.
En effet, le travail d’un romancier n’est pas de nous ressasser des vérités archi-connues et parfois stéréotypées, ou à enfiler des situations auxquelles il accolerait des dialogues : un auteur comme Mohamed Nedali n’est ni un pigiste à L’OPINION DES JEUNES ni un chroniqueur occasionnel à la page à scandales de AL AHDAT AL MAGHRIBYA.
Mohamed Nedali, à l’aune de ce qu’il a déjà offert à son public, a vis-à-vis de ses lecteurs et de ses admirateurs une obligation de travail et un devoir de perfection dans le style et dans la construction de ses récits. Dans ce livre, il donne l’impression de faillir aux deux. Or, il est capable de les honorer haut la main : il l’a déjà montré brillamment dans ses productions antérieures.
Espérons que cette “Triste jeunesse” ne soit qu’une triste expérience dans sa carrière de romancier, qui ne serait due qu’à un besoin alimentaire ou à une contrainte contractuelle avec son éditeur.
Un conseil donc : pour garder une haute idée du grand écrivain qu’est Mohamed Nedali, n’ouvrez pas “Triste Jeunesse”! Vous éviterez d’être triste pour le talent de cet écrivain qui peut encore nous surprendre.