En avril dernier, l'agence américaine, FDA, avait décidé d'élargir, sur les notices, la liste des troubles sexuels liés à l'utilisation du Propecia (finastéride 1 mg) et du Proscar (finastéride 5 mg), des effets indésirables connus depuis 2010 et aujourd'hui réputés prolongés après même l'arrêt du médicament. Selon le laboratoire qui fabrique ces produits (MSD), ces effets secondaires sont reconnus mais leur incidence est rare (1,8% pour la perte de la libido et 1,3% pour la dysfonction érectile).
Certes, cette étude de cohorte, menée par un chercheur de l'Université George Washington, ne porte que sur un très petit échantillon de 54 hommes, âgés de moins de 40 ans, qui ont tous fait l'expérience, après finastéride, de la persistance des troubles sexuels (au moins 3 mois après l'arrêt du traitement) et qui ont été recrutés par l'intermédiaire d'un site lancé par des hommes victimes mêmes de ces effets secondaires d'ordre sexuel. Alors que l'auteur rappelle que d'autres études ont déjà montré la persistance des effets secondaires d'ordre sexuels, il souhaitait ici mesurer l'évolution, durant 14 mois en moyenne, de la dysfonction sexuelle de ces patients au fil du temps. La fonction sexuelle des participants était évaluée selon l'échelle Arizona Sexual Experience (ASEX) soit 5 questions sur les principaux éléments de mesure de la fonction sexuelle, la libido, l'excitation, la fonction érectile, la capacité à atteindre l'orgasme, la satisfaction liée à l'orgasme.
De nouveaux symptômes déclarés ? L'étude constate que les effets secondaires sexuels sont toujours présents à la fin de l'étude chez 96% des sujets et 89% des sujets répondent toujours à la définition de la dysfonction sexuelle. Cette persistance des troubles sexuels apparaît comme indépendante de la durée d'utilisation du finastéride.
Mais les participants déclarent d'autres symptômes :
· Un changement de la qualité et du volume du sperme (11%)
· un changement dans la taille du pénis, dans sa courbure ou une sensibilité réduite (19%)
· une diminution des érections spontanées (9%)
· un changement dans la taille des testicules, ou la douleur testiculaire (15%)
· un changement d'ordre mental et / ou des symptômes dépressifs (17%)
Bien que l'étude ne peut pas nous dire précisément, compte-tenu de son faible échantillon, durant combien de temps ces effets persistent et si certains d'entre eux ont été exagérés, sur-déclarés ou si, en réalité leur incidence est extrêmement faible, elle insiste à nouveau, a minima, sur la nécessité de s'assurer que les patients soient pleinement informés des effets indésirables possible de ce traitement de la calvitie sur la fonction sexuelle.
Source: The Journal of Sexual Medicine, published online July 12 2012 DOI: 10.1111/j.1743-6109.2012.02846.x Persistent Sexual Side Effects of Finasteride: Could They Be Permanent? (Visuel © CURAphotography - Fotolia.com)