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Voilà c’est l’été, les pieds dans l’eau, la hollandaise rose-cochon qui empeste la Biafine en soirée et les rumeurs du mercato. Le cocktail est complet et a de quoi faire tourner la tête, et comme souvent, beaucoup de parlotte pour peu d’actes.
La F1 à cette propension à parler pour ne rien dire. Au final on se retrouve avec un « tout ça pour ça ». Le pilote, comme tout bon sportif n’assimile que les schémas simples, tant mieux la renégociation de contrat suit un algorithme sommaire. Comme toute allumeuse de soirée d’été, le pilote veut se faire passer pour indispensable et surtout assailli par les courtisans. Elle fait saliver, pour finalement rester dans vos bras. Webber, pourtant au sein de la meilleure écurie a fait croire en des négociations avec une belle italienne, pour finalement rester dans les bras de son autrichienne préférée, et il nous refait le coup chaque été !
L’allumeuse du moment s’appelle Hamilton, enfant chéri et gâté de McLaren le voilà prêt à la quitter pour des bras plus accueillants. Problème, pour aller où ? Car les baquets de top teams sont tous pourvus. Tanpis, plus c’est gros, plus ça passe ! On risque donc de lire les plus absurdes rumeurs distillées par son entourage. McLaren va entrer dans le jeu pour faire croire à sa capricieuse qu’elle est unique et la prolonger. Mais saperlipopette ! Sur quelle planète vit-on ! McLaren est une institution de la F1, piloter pour elle est un honneur. Il y’a inversion des valeurs. Le pilote est désormais supérieur à l’institution. McLaren devrait montrer qui est le mâle ! Laisser Hamilton gesticuler pour finalement le prolonger au dernier moment, sans augmentation. Car la pleureuse, après avoir vu que l’herbe n’est pas plus belle ailleurs sera obligée de rentrer à la maison.
Idem chez Mercedes. C’est l’écurie qui attend le bon vouloir de sa danseuse capricieuse. Va-t-elle rester au bercail ? Ou décider de plier bagages ? Schumacher à l’orgueil du champion, il est revenu, il va persévérer, ne partira pas la queue entre les jambes. Di Resta peut attendre…
Chez Ferrari cela semble un peu plus compliqué. Massa est totalement lessivé mentalement. Le mental n’a jamais été son point fort, mais là c’est le Radeau de la Méduse ! Ferrari cherche un 2è pilote expérimenté et solide ne faisant pas d’ombre à Alonso. Un jeune semble donc exclu. Dommage pour Perez. Webber, approché, s’est servi des rouges comme d’un vulgaire levier de négociation. Du coup, hop, psycho thérapie pour le petit brésilien, un stage d’hiver en montagne, et on croise les doigts pour le revoir en 2013 avec un mental neuf…
Les seules équipes qui verront leur line-up pilote changer sont celles de 2è partie de grille. Et là, tout est affaire de valises garnies. Belle valse des baquets en perspective, le tout chorégraphié par les sponsors des pilotes.
En rallye la situation est presque idoine. Le vrai suspens est la retraite de Loeb. Le sujet revient sur le tapis régulièrement. L’an dernier c’était pour renégocier un pont d’or et obtenir l’ostracisation d’Ogier qui faisait ombre au tableau idyllique chez les chevrons. Cette année le dilemme semble encore plus réel. Point de renégociation, juste un sentiment de lassitude, d’avoir fait le tour, et plutôt 8 (9 devrais-je dire) fois qu’une. Son départ laisserait un vide galactique. Ça serait d’autant plus dommageable pour le sport au moment où la concurrence semble plus rude avec l’arrivée ambitieuse de VW.
Partir, mais pour aller où ? Rejoindre son équipe en WEC pour faire de la figuration derrière Toyota et Audi ? En GT Tour, au milieu des gentlemen drivers ? Pas vraiment à sa dimension… Son départ, allié aux tragiques difficultés de PSA pourrait sonner le glas de Citroën en WRC…
L’arrivée de VW donne plus de possibilités au mercato. Qui avec Ogier ? La logique sportive réclame Mikkelsen, produit du groupe, rapide, tenant la comparaison avec Ogier, et belle gueule de parfait gendre en adéquation avec l’image VW. Les rumeurs font pourtant état d’un pré-contrat déjà signé avec JM Latvala dont la saison devrait plutôt pousser à ramper à plat ventre devant Malcolm Wilson pour demander l’absolution de ses fautes. Au vu de la saison de ses pilotes, Wilson se devrait de les punir, de trancher dans le vif, même si ça fait mal. Solberg sauve les meubles mais ne fait plus illusion. Sordo est disponible, on le sait consistant. Dans un contexte de difficultés financières, pourquoi ne pas se tourner vers Novikov, rapide et surtout bien accompagné… ?
Enfin, bien de circonvolutions intellectuelles, mais le billard mercatolien à plusieurs bandes fait partie du jeu, et sur la plage ça fait passer le temps… « Un verre demoiselle ? »
Paul Huertas.
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