François Hollande, qui a présidé samedi matin son premier défilé militaire du 14 juillet, va s’adresser dans la foulée aux Français lors d’une grande interview pour faire le bilan d’un début de quinquennat marqué par la crise et un premier gros choc social chez PSA.
Défilé du 14 juillet 2012 – Photo AFP
M. Hollande annoncera lors de cette première grande interview depuis son entrée en fonction il y a deux mois, la création d’une commission sur la moralisation et la rénovation de la vie politique, a indiqué l’Elysée.
Cette commission devrait en particulier se pencher sur le cumul des mandats, les modes de scrutins, le financement des campagnes électorales et les conflits d’intérêts, a-t-on ajouté.
Avec cet entretien, M. Hollande renoue avec un rituel institutionnalisé par François Mitterrand, que son prédécesseur Nicolas Sarkozy avait abandonné dès le début de son mandat en 2007. Il a choisi de répondre, à partir de 13H15 aux questions de France 2 et TFI, non pas à l’Elysée, mais à l’Hôtel de la Marine, place de de la Concorde, où a abouti le défilé militaire.
Renouant avec la scène intérieure après un marathon de déplacements à l’étranger, François Hollande fera le bilan d’un début de quinquennat marqué par la crise de l’euro et la montée du chômage, mais aussi une affaire privée, le tweet de sa compagne Valérie Trierweiler, qui a mis à mal sa volonté d’instaurer « une présidence normale ».
« Ce sera sa première grande interview généraliste, deux mois pile après son entrée à l’Elysée », a souligné Bernard Poignant, chargé de mission à l’Elysée et proche du chef de l’Etat.
Avant le 1er tour de la présidentielle, M. Hollande avait lui-même indiqué l’objectif de ce moment médiatique :
« délivrer un message à la Nation, à travers un discours sur le sens à donner à la direction du pays ».
PSA crée un électrochoc social et politique
Alors que sa popularité reste élevée mais s’effrite dans les sondages, le président devrait notamment évoquer la série des plans sociaux qui assombrissent son début de quinquennat, en particulier le plan de 8.000 licenciements annoncé par le groupe PSA, qui a produit un électrochoc social et politique dans le pays.
Les efforts pour redresser les comptes publics devraient aussi être évoqués alors que l’opposition dénonce déjà « un tournant de la rigueur« .
Avant son intervention, M. Hollande a présidé son premier défilé du 14 juillet. Une fois n’est pas coutume pour le chef de l’Etat poursuivi depuis son investiture par la pluie, l’évènement s’est déroulé sous un ciel relativement clément, alternant nuages et rayons de soleil.
La compagne du président était, comme traditionnellement, dans la tribune présidentielle, place de Concorde, avec les conjoints des membres du gouvernement.
A bord d’un véhicule de commandement, M. Hollande a passé en revue les troupes rassemblées sur la Place de l’Etoile, au côté du chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud, avant de descendre les Champs-Elysées.
Très concentré, chef de l’Etat et chef des armées, a adressé des petits gestes de la main à la foule et aux unités militaires.
A son arrivée Place de la Concorde, un détachement de la Garde républicaine a joué La Marseillaise. Le bagad de Lann-Bihoué a été mis en vedette en ouvrant les animations avant le début du défilé aérien.
4.950 hommes et femmes des trois armées et de la Sécurité civile participaient cette année à la manifestation sur le thème des armées « au service de la Nation et de la paix dans le monde », avec à l’honneur les casques bleus qui servent dans le cadre des forces de l’ONU et les troupes rentrant d’opération extérieures (Opex).
Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a évoqué une journée d’ »unité nationale » et « l’occasion pour les Français de se rassembler ».
Le principal invité étranger à assister au défilé est le président du Parlement européen, Martin Schultz.
L’après-midi, M. Hollande devait se rendre dans les jardins de l’Elysée ouverts au public, puis rallier Brest pour le 20e anniversaire de la fête maritime « Tonnerres de Brest ».