A l'Aveugle // De Xavier Palud. Avec Jacques Gamblin et Lambert Wilson.
A l'Aveugle, petit polar français assez bien mené nous offre un affrontement assez réussi entre deux acteurs : Jacques Gamblin et Lambert Wilson. Le combat est assez bien mené malgré une histoire
assez classique et pas forcément très inspirée. Disons que le scénario n'est pas parfait car il manque de révélations, de petits twists. Finalement, le plus gros twists du film est révélé dès le
début (même si l'on ne sait pas exactement la position de l'inspecteur dans toute cette sale affaire, est-il impliqué ? Le tueur ?). A l'Aveugle tente, en vain, de nous envoyer sur de fausses
pistes. Finalement, ce qu'il y a surtout de surprenant dans ce polar c'est le duo forcément par Jacques Gamblin et Lambert Wilson, à la hauteur de ce que l'on pouvait attendre d'acteurs comme
eux. Ils sont efficaces chacun dans son genre. Lambert Wilson incarne un aveugle froid, mais aussi pervers, pendant que Jacques Gamblin tente d'incarner correctement l'inspecteur de police en
charge de l'enquête.
Le cadavre mutilé d’une jeune femme est retrouvé à son domicile. Pas d’effraction, pas de témoin : le crime est parfait. L’enquête est confiée au commandant Lassalle, un flic expérimenté et
solitaire, détruit par la mort de sa femme. Alors que d’autres meurtres tout aussi sanglants sont perpétrés, Lassalle est intrigué par la personnalité d’un aveugle, Narvik. Mais l’alibi du
suspect est plausible et son infirmité le met hors de cause. Un étrange duel, telle une partie d’échecs, s’engage alors entre les deux hommes.
Si l'histoire reste classique et avare en révélations, finalement ce qui sauve le film, en plus de la convaincante confrontation de ses deux personnages principaux, c'est évidemment les
dialogues. Ils reprennent plutôt bien l'idée que l'on se fait depuis des années de la police et de son langage cru et osé. Pendant ce temps, A l'Aveugle tente de nous parler de la vie privée de
nos deux hommes. D'un côté l'inspecteur qui a du mal à entretenir une relation stable avec son fils, homosexuel, et heureux en ménage (sauf que son père, ne veut pas le comprendre, car il n'aime
pas le copain de son fils). Cette partie de l'histoire est complétée par la relation complice entre Lassalle et Héloïse. Cette complicité était mignonne, et reste à la hauteur de ce que l'on peut
attendre d'un polar. Je regrette cependant que le film n'ait pas pris plus de temps que cela pour réellement nous plonger au plus profond des intrigues secondaires qui sont uniquement là pour
donner de l'envergure au commandant.
Xavier Palud, à qui l'on doit l'excellent film d'horreur Ils, mais aussi le très mauvais The Eye (qui traitait déjà du tête de la cécité mais de façon différente avec une Jessica Alba pas très
convaincante), réalise donc A l'Aveugle avec le ton classique des films policiers à grand budget qui tentent d'en mettre plein la vue. Ce n'est pas très léché, cela manque d'envergure, mais
l'ambiance est assez bien équilibrée entre la noirceur du propos et évidemment le sujet principal : un tueur aveugle. Je regrette la résolution finale, bien trop simple et pas assez bien mise en
scène. Forcément, A l'Aveugle s'en sort plutôt bien, même si les clichés ne sont pas exempt de présence. Je tiens surtout à saluer la prestation des deux acteurs principaux, qui sauvent le film
d'un naufrage complet. Par ailleurs, assez marrant de noter qu'il s'agit du premier polar français gay-friendly.
Note : 6/10. En bref, un polar correct, tenu par un duo d'acteur efficace.