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L’auteur :
Jeanette Winterson est une romancière britannique.
Connue pour ses romans surtout Les Oranges ne sont pas les seuls fruits, cette romancière est
née à Manchester et fut élevée à Accrington dans le Lancashire, au nord de l'Angleterre.
Oranges est en partie autobiographique : elle raconte son enfance dans une famille très
religieuse et ses premières relations homosexuelles. Le ton du roman est parfois surréaliste, souvent acidement humoristique. Adapté pour la télévision, il a eu un réel succès au Royaume-Uni. Il
a été traduit en français et en plusieurs autres langues.
Elle est l'auteure de nombreux romans dont certains sont sortis en France notamment: "Arts et
mensonges", "Ecrit sur le corps", "Les oranges ne sont pas les seuls fruits", "Le sexe des cerises", "Le roi de Capri", "Garder la flamme" et "Pourquoi être heureux quand on peut être normal"...
(Source : babélio)
L’histoire :
"Ma mère n'avait pas d'opinions nuancées. II y avait ses amis et ses
ennemis. Ses ennemis étaient : le Diable (sous toutes ses formes), les Voisins d'à côté, le sexe (sous toutes ses formes), les limaces. Ses amis étaient : Dieu, notre chienne, tante Madge, les romans de Charlotte Brontë, les granulés
antilimaces, et moi, au début." Les oranges ne sont pas les
seuls fruits recrée sur le mode de la fable l'enfance de Jeanette, double
fictionnel de l'auteur. A la maison, les livres sont interdits, le bonheur est suspect. Seul Dieu bénéficie d'un traitement de faveur. Ce premier roman nourri par les légendes arthuriennes ou la Bible célèbre la puissance de
l'imaginaire. Tout semble vrai dans ce récit personnel mais tout est inventé,
réécrit, passé au tamis de la poésie et de l'humour. Publié en 1985 en
Angleterre, Les oranges ne sont pas les seuls fruits a connu un immense succès, devenant rapidement un classique
de la littérature contemporaine et un symbole du mouvement féministe.
(Présentation de l’éditeur)
Ce que j’ai aimé :
Dès les premières pages, le ton est donné : Jeanette Winterson nous plonge dans sa vie de famille pentecôtiste avec un humour et un ton décalé entraînant... Elle évoque sa mère, religieuse jusqu'au bout des ongles, personnage un peu fantasque prête à croire le premier pasteur qui passe et interprétant les épisodes de la Bible à sa façon... Les autres êtres croisés en ces pages sont tout aussi surréalistes, comme par ce pasteur Finch et son vieux van :
« Sur les portes arrières et le capot, il avait inscrit en lettres vertes : ME PARADIS OU L'ENFER ? AVOUS DE CHOISIR. (…) A l’intérieur, il y avait six sièges, pour que la chorale puisse voyager avec lui, avec suffisamment d’espace pour transporter les instruments d emusique et une volumineuse trousse de matériel de premier secours au cas où le démon tenterait de consumer quelqu’un.
« Qu’est ce que vous faites quand il y a des flammes ? avons-nous demandé.
J’ai un extincteur » a-t-il expliqué.
On a été très impressionnés. » (p. 116)
Parallèlement à ses souvenirs, le talent de conteuse de l'auteur, très prégnant dans son recueil "Garder la flamme", s'épanouit aussi ici : elle nous conte des légendes qui éclairent le roman d'une aura philosophique extraordinaire.
« Elle était parfaite, parce que, en elle, ses qualités et ses forces s’équilibraient parfaitement. Elle était symétrique en tous points. La quête de la perfection, lui avait-elle dit, était en réalité une quête de l’équilibre, de l’harmonie. (…) « C’est la clé du secret, avait-elle dit. Tout est là, dans cet équilibre premier et intime. » » (p. 92)
Derrière l'humour, se cache une critique virulente du fanatisme et de l'errance de la religion qui conduit cette mère adoptive à renier sa fille habitée par Satan parce qu’elle préfère les femmes aux hommes…
Face à tant d'épreuves, la force de cette jeune fille est admirable, l'auteur trouve le ton juste, tout en retenu, intelligent, clairvoyant, faisant mouche à chaque page...
Cette réécriture d'un passage clé de son enfance met en valeur le grand art de l'auteur qui, par l'écriture, nous conte une émancipation physique et intellectuelle prodigieuse...
Jeanette Winterson a réécrit récemment ce pan de son histoire dans Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? :
" Les oranges ne sont pas les seuls fruits, aujourd'hui réédité, est la version romanesque de Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? Le second a plus de force, une ampleur chronologique plus grande — il inclut notamment le récit des retrouvailles de l'auteur avec sa mère biologique, il y a tout juste quatre ans. Mais surtout la dimension méditative y est omniprésente. C'est cette réflexion protéiforme sur l'enfance, sur les origines, sur l'amour et le temps, qui, au-delà de l'énoncé des faits biographiques, donne au récit son épaisseur, sa belle et universelle valeur. Un prix qui a trait à la sincérité, au pardon, à la confiance. Osons le mot : à la foi en une possible rédemption. « On peut revenir en arrière. On peut reprendre les choses là où on les a laissées. On peut réparer ce que d'autres ont brisé. On peut parler avec les morts. » — Nathalie Crom, Télérama
Ce que j’ai moins aimé :
- Rien, je vais lire dans la foulée "Pourquoi être normal" tant j'ai aimé cette lecture !!
Premières phrases :
« Comme la plupart des gens, j’ai longtemps vécu avec ma mère et mon père. Mon père aimait regarder les combats de catch, ma mère, elle, aimait catcher : peu importe contre qui ou quoi. Elle était toujours prête à monter sur le ring. »
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Du même auteur : Pourquoi être heureux quand on peut être normal ?
D’autres avis :
Lire
Les oranges ne sont pas les seuls fruits, Jeanette Winterson, traduit de l’anglais par Kim Tran, édition révisée par Hélène Cohen, Editions de l’Olivier, mai 2012, 234 p., 18 euros