La réception officielle du 14 juillet chef des armées est l’occasion de passer en revue l’état des troupes qui défileront ce samedi sur les Champs Elysées. Le coup d’envoi d’une réflexion sur le sujet à été donné par François Hollande qui souhaite redéfinir la stratégie française de défense et de sécurité nationale. L’objectif est d’avoir d’ici à 2012 un nouveau Livre Blanc dans lequel il sera décrit la partition que jouera la France dans la cacophonie des conflits mondiaux. L’édition précédente de ce Livre Blanc datait de 2008, donc obsolète.
Les ambitions du pays doivent être réajustées en fonction des contextes géostratégiques actuels et de ses capacités militaires. L’ethnocentrisme européen en prend alors un méchant coup lorsque l’on regarde le planisphère d’une vue polaire. Les budgets militaires les plus importants ne sont pas européens et les conflits sont localisés dans des zones stratégiques où l’influence de la France est très limitée. Le souhait de l’ancien président français de rejoindre l’OTAN parait donc à première vue pertinent. Mais lorsque l’on resitue les éléments dans leurs contextes respectifs, c’est la légitimité de l’institution elle-même qui est remise en cause. Rappelons que l’organisation politico-militaire – OTAN – qui réuni de nombreux pays occidentaux a vu le jour en 1949. Elle avait pour but d’assurer une stabilité politique en Europe au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ; comprendre ici limiter l’influence du bloc soviétique sur les pays occidentaux et organiser un battle de course à l’armement. Voilà déjà deux éléments qui portent à croire que la légitimité de cette institution dont nous parlions précédemment est fortement ébranlée : l’URSS n’existe plus et en période de crise économique l’effort collectif s’applique également aux armées.
Le système de défense français doit donc être repensé dans son intégralité ; le bricolage n’est plus suffisant. L’armée de terre compte moins de 100 000 hommes pour la première fois de son histoire. C’était la limite fixée par les forces de l’Alliance aux allemands dans le Traité de Versailles pour que Berlin ne représente plus un danger. Il est alors plus nécessaire que jamais d’élever cette réflexion au niveau européen en collaboration avec les principaux chefs d’états-majors. Le retrait des forces américaines d’Afghanistan et d’Irak ainsi que le rééquilibrage des forces vers l’Asie suscite beaucoup d’interrogations en terme de gestion des conflits au Moyen Orient. Les Printemps Arabes ont profondément et durablement modifiés le paysage du Nord-Africain. La France doit donc impérativement repenser sa place. L’accident nucléaire à Fukushima au Japon a nécessité l’intervention de l’armée nippone. La question du déploiement de l’armée sur le propre territoire français est désormais soulevée. En Afrique la présence française est stable, vous vous en douterez, grâce / à cause de son passé colonial. La crise du Sahel et la montée de la menace d’Al Qaida au Maghreb islamique mobilise l’attention.
Il est désormais plus que nécessaire de redéfinir la géostratégie française – européenne – mondiale de manière constructive et intelligente. Les enjeux sont considérables, il en va de la vie de nos voisins.
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