La mairie de Paris a lancé aujourd’hui un portable qui permet aux femmes victimes de violence d’appeler directement les secours via une plateforme dédiée. Un dispositif déjà existant en Seine-Saint-Denis depuis 2009.
Un dispositif simple et une intervention rapide. Il suffit d’appuyer trois fois sur la touche de droite de ce téléphone pour être mise en relation avec un interlocuteur de Mondial Assistance, disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Ce dernier peut prévenir la police, qui peut se rendre sur place en cinq minutes.
50 appels d’urgence depuis 2009
Destiné aux femmes « en très grand danger », le téléphone portable d’urgence vient d’être lancé à Paris, grâce à un partenariat entre le parquet de Paris, la préfecture de police, la Mairie de Paris, la région Ile-de-France, et les opérateurs Orange et Mondial Assistance. L’attribution des téléphones, pour une durée de 6 mois renouvelable une fois, se fait sur décision du parquet de Paris, après une évaluation du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).
En Seine-Saint-Denis, où le dispositif existe depuis 2009, 737 appels ont déjà été passés. La police est intervenue 50 fois, dont plusieurs fois pour des « dangers imminents ». « Un homme a tenté d’enlever son enfant à la sortie de l’école, explique Ernestine Ronai, directrice de l’observatoire des violences dans le 93. Un autre est venu menacer son ex-femme avec un fusil. »
« 10% des appels déclenchent des secours, explique le directeur général de Mondial Assistance Michel Camescasse. Mais le reste sont des appels de femmes qui veulent être rassurées, calmées, réconfortées ». A cet effet, les interlocuteurs sont tous formés spécialement pour répondre à des personnes en situation de détresse.
10% des femmes portent plainte
A Paris, 15 téléphones vont être mis en circulation dès lundi. « Mais c’est un chiffre qui va évoluer », explique le procureur de la République de Paris, François Molins. Présente pour le lancement, la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a quant à elle tenu à saluer un dispositif « très positif » qui devrait faire l’objet « d’une généralisation ».
Dans la capitale, 1 951 plaintes et procès-verbaux pour violences conjugales ont été déposées en 2001, selon le parquet. Un chiffre qui, comme le rappelle Fatima Lalem, l’adjointe chargée de l’égalité femmes/hommes, reste à relativiser « On estime que seulement 10% des femmes osent porter plainte ».
(le site informatique-actu.com ne possède aucun droit sur les images)