Malgré tout, nous sommes toujours aussi nombreux à squatter le canapé le dimanche soir devant l'affiche Ligue 1 de la semaine, et le menu "pizza bière foot" semble avoir de beaux jours devant lui ...
Putain de suspens
Faisons un petit saut dans le temps, ambiance Marty McFly. Retournons donc en 2008. Pas d'Hoverboard, ou veste qui sèche tout seule, mais l'Olympique Lyonnais sacré de champion de France de football. Pour la 7éme année consécutive, le club du président Aulas finit à la plus haute marche de l'élite du football français.Si l'hégémonie des rhodaniens est méritée, elle est décriée dans le monde du football français. La ligue 1 n'a aucun suspens, et ne suscite donc plus vraiment d'intérêt.
Seulement voilà. Manque de chance pour les Gones, cette année 2008 sera celle de leur dernier titre. Depuis, les équipes ayant remporté le championnat se multiplient. Cinq champions en cinq ans: Lyon, Bordeaux, Marseille, Lille et donc Montpellier.
Nous restons par ailleurs sur une très belle saison 2011-2012. Le suspens a été entier, et que ce soit pour le titre ou le maintien, tout s'est joué dans les ultimes minutes du dernier match de la saison. Le duel entre Montpellier et le "nouveau PSG" a également été très intéressant avec au final, deux équipes à 79 et 82 points. L'intérêt pour la ligue 1 est donc revenu avec à chaque saison une question pas si évidente que ça: qui sera champion?
Enfin, l'évènement majeur qui peut changer le football français de ces prochaines années: le rachat du PSG par le fond Quataris QSI. Le club francilien cristallise donc toutes les atttentions. Ses résultats, son mercato, l'ambiance de son vestiaire: tout est passé au peigne fin. Qu'on aime ou pas, le résultat est le même: à travers le PSG, c'est également la Ligue 1 qui suscite un vif intérêt, en France comme dans le reste du monde du football.
Adieu les irréductibles Gaulois
Les voix s'élèvent déjà pour clamer haut et fort que le PSG ne fera pas profiter la Ligue 1 de son nouveau rayonnement, et pour cause: le club de la capitale n'achète pas français. En effet, si Matuidi et Gameiro ont été recruté la saison dernière, il ne s'agît que d'une minorité: la grande majorité venant des championnats étrangers, et la tendance tend à s'intensifier.Nous sommes bien là au cœur du problème de la Ligue1: le manque d’attractivité. Il est très difficile pour le championnat français de conserver ses meilleurs éléments, et il leur est impossible d'attirer les bons éléments des autres championnats européens. Dernier exemple en date: Olivier Giroud, révélation du dernier exercice a fait ses valises pour aller rejoindre Arsène et ses Gunners d'Arsenal, terre d'asile des ex bons joueurs de Ligue 1.
Oui mais voilà, si ce constat est aussi cruel que vrai, les clubs de l'élite française parviennent tout de même à ressortir des petites pépites tous les ans, ceci grâce à des centres de formation performants, et à des cellules de recrutement habituées à devoir dénicher le talent sans disposer de gros moyens. Ainsi, sur les dernières années, Eden Hazard, Marvin Martin, André-Pierre Gignac, Olivier Giroud, Mathieu Valbuena, Yohann Gourcuff, Yann M'Villa etc ... ont tous étalé leur talent sur le championnat. Avec plus ou moins de réussite sur la durée...
Il ne faut pas non plus oublier que de nombreux joueurs qui font les beaux jours du football européen sont passés par le championnat de France. On peut entre autre nommer Benzema, Ben Arfa, Adebayor, Nasri, Clichy, Ribery, Abidal, Petr Cech etc ...
On observe également une tendance nouvelle qui, espérons, tendra à s'étendre: quelques bons joueurs des autres grands championnats étrangers viennent arpenter les terrains de notre Ligue 1.Pour preuve: La récente signature de Salomon Kalou au Losc qui a également enregistré le prêt de Joe Cole l'année dernière.
Le PSG peut également attirer ces "top players" grâce à son chéquier. Lavezzi a déjà signé cette année, et les noms de Zlatan Ibrahimovic, ou encore Thiago Silva reviennent avec insistance. Si on regarde dans le rétro, on peut également citer les deux olympiques de notre championnat qui avaient attiré dans leurs filets Lucho Gonzalez et Lisandro Lopez.
Et après?
Cette tendance à attirer des joueurs d'autres championnats majeurs devrait se renforcer, et celà grâce à la place dans le football européen que veut prendre le PSG, mais pas seulement.Comme nous l'avons dit plus haut, le LOSC est également en train de construire un projet ambitieux et crédible sur le long terme. Il ne serait pas étonnant que d'autres noms prestigieux portent la tunique des nordistes lors des prochaines saisons.
D'autre part, la France commence à combler son retard en matière de stades. Si le LOSC déménage dans son nouveau stade cette saison, le projet OL Land devrait voir le jour malgré les différents obstacles auquel se heurte Jean Michel Aulas. L'euro 2016 qui se déroulera en France facilite également la rénovation des installations existantes comme c'est le cas à Marseille ou Saint-Etienne par exemple.
La mise en place du "fair play financier" pourrait également profiter aux clubs français. Excepté les propriétés de milliardaires comme Manchester City, Chelsea, Malaga ou le PSG, les autres grands clubs européens qui reposent sur des endettements colossaux ne pourront plus dépenser des sommes astronomiques pour recruter des joueurs. Certains seront même sûrement dans l'obligation de vendre des joueurs aux gros salaires. La Ligue 1 a donc peut être sa carte à jouer. L'écart entre la ligue 1 et les autres championnats pourrait donc diminuer.
Enfin, la Ligue 1 devrait prendre exemple sur le championnat portugais qui, via les campagnes en Europa League du FC Porto, Benfica Lisbonne ou Sporting Portugal, s'offre une belle vitrine devant l'Europe du Football, et, a même grillé la 5éme position à la France au classement UEFA. Si nos équipes n'ont pas (encore) les moyens d'être vraiment compétitives en ligue des champions, un parcours satisfaisant en C3 est tout à fait envisageable pour l'OL, l'OM, le LOSC et le PSG.
Alors non, la Ligue 1 ne peut pas rivaliser avec le championnat anglais ou espagnol, mais n'en est pas pour autant un mauvais championnat. Du suspens, un peloton de 4 équipes qui tiennent la baraque, des jeunes révélations, des grands joueurs qui commencent à venir, l'avenir de la Ligue 1 n'est pas si sombre que ça, au contraire!
Jo Dafoot