Pendant que les députés européens posent des questions au sujet du budget de certaines institutions européennes, d'autres leur demandent de ne pas répondre.
Un article d'OpenEurope
En tant que seul composant élu de la machine UE, les contribuables et citoyens sont en droit d'attendre que les eurodéputés se dressent pour leurs intérêts à Bruxelles, en examinant les décisions et les dépenses des autres institutions de l'Union européenne.
Le comité de contrôle budgétaire du Parlement européen, mené par Monica Macovei, eurodéputé, ex-ministre de la justice de Roumanie, a été très critique envers trois administrations de l'UE en particulier, l'Agence Européenne de l'Environnement, l'Agence Européenne de la Sécurité Alimentaire, et l'Agence Européenne des médicaments, pour "avoir utilisé de l'argent public à des fins douteuses, et pour avoir toléré des conflits d'intérêts au sommet de leurs hiérarchies", un problème qui a aussi été mis en évidence par notre récent court rapport sur ce sujet.
En conséquence, le parlement a voté de repousser la décharge des budgets 2010 de ces administrations, un signal fort de désapprobation suivant les normes du Parlement européen. Cependant, comme le rapportait le 10 juillet le magazine Parliament, l'eurodéputé socialiste allemande Jutta Haug, la rapporteuse du parlement sur les administrations de l'UE auprès des comités -- la personne même qui devrait mener les choses sur cette question -- a écrit à ces administrations en leur disant qu'elle n'avaient pas besoin de coopérer plus avec les eurodéputés. Dans sa lettre à Catherine Geslain-Lanéelle, directrice de l'agence de la sécurité alimentaire, elle a écrit :
Mon opinion est que, pendant la procédure de décharge 2010 des administrations, le comité a de loin excédé ses compétences. En conséquence, j'aimerais inviter l'agence de la sécurité alimentaire à ne pas répondre aux enquêtes au delà des commentaires votés en séance plénière.
Pourriez-vous imaginer un député du Royaume-Uni minant ses propres collègues en écrivant au chef d'un organisme public, et en le pressant de ne pas coopérer à une enquête parlementaire sur comment il dépense l'argent des contribuables ?
Miner même cette tentative très bienvenue, quoique relativement modeste, par des eurodéputés, d'injecter plus de surveillance et de transparence dans les dépenses de l'UE, ne va certainement faire qu'exacerber la déconnexion entre ce qui se passe dans le monde réel et la bulle du Parlement européen.
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