Les lumières de la France, tome 1 : La comtesse éponyme, Joann Sfar, Éditions Dargaud, 2012
Loin du Chat du rabbin ou de Gainsbourg (vie héroïque), Joann Sfar s'attaque à l'histoire de France du siècle des Lumières.Le prolifique auteur de bande dessinée, qui a aussi dans sa besace une maîtrise de philosophie, revisite les contradictions des grands penseurs de cette époque qui pouvaient se targuer d'être contre l'esclavage tout en retirant du commerce triangulaire de nombreux bénéfices.
Le faux débat est ainsi amorcé par le personnage du Comte que l'on rencontre en début d'ouvrage : « Je voudrais pouvoir dormir sereinement avec la certitude que notre compagnie pratique un esclavage à visage humain ». Cela pose les bases de cette bd qui se veut grinçante... Sfar nous fait ensuite partager le quotidien de la Comtesse, épouse du Comte du début, qui, pour se désennuyer, écrit (et vit) ses fantasmes coquins et discute avec sa petite chienne Fragonarde...
Un peu de philosophie dans le boudoir, vous avez dit?
L'ensemble est un petit délice qui nous laisse malheureusement sur notre faim. La suite devrait sortir prochainement (deux autres tomes sont prévus) et on a hâte de voir ce que Sfar nous réserve.Si cet ouvrage peut paraître un brin brouillon, entre autres en nous perdant un peu entre la première partie (très courte) et la deuxième, le scénario semble tout droit sorti des méandres chaotiques du cerveau de Sfar. Son humour décalé viendra chercher les lecteurs les plus avertis, quant aux autres, ils sortiront peut-être de cette lecture un peu décontenancés.Les pages finales nous offrent quelques croquis et planches de dessins dont plusieurs mettent en scène la petite chienne Fragonarde. Vous l'aurez compris, j'aime beaucoup cette petite chienne!
Une autre critiqueLe site de la bd
Site officiel de Joann Sfar
Humeur musicale : Trunks, Hardifscurry (Album On the Roof, 2011, Le son du maquis)