Prenez une simple consultation – pas une étude, pas une enquête, ni un sondage réalisé selon les règles de l’art, non, rien de tout cela, mais une simple interpellation (« Pourquoi les journalistes sont de gauche ») sur twitter, dont on connaît soi-même comme utilisateur plutôt assidu la potentialité de nuance et la possibilité de profondeur de la pensée… Ceci est d ‘autant plus fort que l’outil de communication est si indiscutable qu’il est limité à 140 caractères. Autant dire : rien.
Faites croire que cette consultation à valeur scientifique indiscutable en la plaçant dans une revue prétendument rationnelle ( Médias) dirigée par un journaliste à l’idéologie d’extrême-droite qui ne se cache même pas – vertu du sarkozysme oblige – d’être acquis aux thèses les plus racistes et islamophobes, comme Ménard l’est assurément, au point que nombreux soient ceux dans la profession et ailleurs qui sont soulagés de l’avoir vu quitter Reporters sans Frontières… D’ailleurs, le dernier numéro de sa revue donne la parole à un certain Alain de Benoist, qui n’est pas un inconnu au Club de l’Horloge, ni dans les joyeuses sphères intellualisantes de l’extrême droite un peu plus respectable que celle du FN puisque rebaptisée en Nouvelle Droite… et qu’elle ne se salit pas en outre avec les mains dans le cambouis du populo crasseux. ce n’est pas le genre de la maison. Tiens, par exemple, regardez Buisson… (Voilà un (ancien) journaliste qui n’est pas vraiment de gauche, lui).
Faites passer les déclarations de 150 journalistes utilisateurs de twitter qui se disent de gauche (oui, mais laquelle ?) comme représentatifs de leur population témoin, alors même que 36 815 cartes de presse ont été distribuées en 2011, soit un quota de représentativité du susdit échantillon particulièrement énorme puisque de 0.4 %.
Faites semblant (ou pas) de vous émouvoir de ce que Marine Le Pen arrive en 6 ème position des intentions de vote des journalistes interrogés (0.4 %, je le répète en soulignant en gras) alors qu’elle est si brillamment arrivée en 3 ème position des prétendants à l’élection présidentielle, ce qui signe indubitablement l’ostracisme notoire des journalistes français dont je soupçonne pourtant qu’ils ont tant contribué à son avènement par la banalisation de son discours à travers les médias, même ceux dits de gauche.
Ajoutez y une pincée de faits irréfutables selon lesquels les étudiants d’école de journalisme seraient majoritairement de gauche sur la base d’un élégant syllogisme à souligner au stabylo du genre ”« les étudiants en France sont assez largement de gauche » : ceux des écoles de journalisme ne se distinguent pas de leurs condisciples”.
Faites mijoter le tout dans le chaudron de la sorcière hystérique de Causeur, tout aussi peu suspecte que Ménard de chasse aux gauchistes primaires, et vous aurez un bel et bon (ou pas) article qui se présentera comme précurseur de la seule vérité vraie, universelle et indiscutable. Il conviendra alors de ne pas trop exercer votre sens critique si vous ne voulez pas finir dans les géoles du politiquement correct, de l’humanisme gauchisant et des droit-de-l’homiste vilipendés par cette presse là qui, bien qu’ayant une apparence plus policée que celle de Minute, n’en véhicule pas moins les mêmes poncifs sectaires. Que je dénonce haut et fort. Malgré ma récente 43 ème place au classement des blogs politiques pour cause de transport amoureux… Atchoum…. “Qu’il dure toujours !”
Merci.