L'ensemble de l'Europe s'engage dans la voie de la réduction de la baisse de la dépense publique pour sortir de la crise de l'Euro. Tous, sauf la France de François Hollande...
Par Thibault Doidy de Kerguelen.
En Grèce, le ministre des Finances, Yannis Stournaras a annoncé hier que la Grèce doit réaliser des économies immédiates de quelques 3 milliards d’euros pour redresser ses comptes et rester sous protection financière de l’UE et du FMI.
Aux Pays-Bas (on va éviter le terme « Hollande »), le parti de droite PVV exige une cession extraordinaire du parlement immédiatement. Il conteste le fait de devoir lever des impôts aux Pays-Bas pour renflouer les banques espagnoles comme cela a été décidé. Les prochaines élections du 12 septembre prochain risquent de voir un score historique de ce parti anti Euro et anti UE.
En Allemagne, le conseil des experts économiques du gouvernement allemand évoque pour la première fois le risque « d’une crise systémique, qui menace la survie de la monnaie commune et la stabilité économique de l’Allemagne ». Ce Conseil des « 5 sages » est très écouté en Allemagne aussi bien par les politiques que par les médias. Quant à la Cour Constitutionnelle, saisie afin de se prononcer sur le fait de savoir si le MES et le pacte fiscal proposé sur les budgets nationaux étaient contraires à la constitution allemande, elle a décidé.. de ne rien décider pour l’instant et prendre tout son temps pour étudier la question. Pourtant, le ministre des Finances Schäuble est allé devant la Cour pour avertir qu’un retard pourrait déclencher « une incertitude massive sur les marchés » et « des distorsions économiques significatives »… Il s’est fait renvoyé dans ses buts par le président de la Cour Andreas Voßkuhle qui, s’en tenant à la constitution allemande, et lui a répondu tranquillement que « c’est la tâche des Cours constitutionnelles de faire respecter les règles même dans les cas où ce n’est pas politiquement opportun ».
En Finlande, la ministre des Finances en personne, Mme Jutta Urpilainen, a annoncé dans le quotidien financier Kauppalehti, que « la Finlande ne s’accrochera pas à l’euro à n’importe quel prix et nous sommes prêts à tous les scénarios, y compris à abandonner la monnaie commune européenne ».
En Italie, l’administration devra diminuer le nombre de ses fonctionnaires de 10% et de ses dirigeants de 20%. La santé verra son budget réduit de 5 milliards en trois ans, en particulier dans le secteur pharmaceutique et dans la gestion des maisons de santé. 3800 enseignants devront quitter leur poste et se reconvertir dans des tâches administratives. À la justice, 37 mini-tribunaux et 38 parquets seront fermés. 50 provinces sur 110 disparaîtront dès cette année. Les achats de biens et services de l’État et des provinces seront centralisés. Les financements d’État aux partis politiques seront réduits de moitié. La flotte de voitures de service sera réduite de moitié. La défense devra réduire ses effectifs de 10%. Le budget des missions de paix à l’étranger se voit amputé de près de 9 millions d’euros.
En France ? Mis à par le virage concernant le transfert du coût de la protection sociale dont nous avons déjà parlé, nous avons notre ministre du redressement productif. Il est décidé à agir, même si visiblement, il ne sait pas très bien comment. Sa première décision consiste en la nomination de 22 conseillers, pardon, « commissaires » au redressement productif. « Commissaire », rien que le nom m’amuse. On se croirait revenu au temps de la Terreur qui envoyait des commissaires dans les provinces pour accélérer l’épuration ou au temps de l’URSS. Surtout que je vous invite à consulter cette liste de « commissaires » ! Pas un seul créateur d’entreprise, pas un seul chef d’entreprise, pas un seul dirigeant, que des fonctionnaires ! Il y a encore du chemin à faire avant que la relance ne se dessine...
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