Ce mouvement, à moi, il me fait peur. Pourquoi ? Parce que si le féminisme est apparu pour obtenir des égalités de traitements et de droits (et qu’on en est encore loin), le masculinisme est apparu en réaction au féminisme : pour arrêter la conquête des femmes qui veulent dominer le monde ! (en gros, je caricature peut-être un peu, mais il suffit de voir certains blogs masculinistes pour croire que les femmes sont des aliens qui viennent détruire le monde et réduire les hommes en esclavage…)
Je vous conseille cet article (http://aimeles.over-blog.com/article-il-faut-interdire-les-reseaux-feminins-professionnels-tres-vite-103820523.html) d’ailleurs pour voir un peu l’étendu de la connerie (oui, connerie) machiste de ce mouvement (je ne mets pas le lien direct parce que j’ai pas envie de donner plus de crédit que ça à ces sites, mais cherchez « blog masculinisme » et vous en aurez des tas…)
Bref, le féminisme est né pour en finir avec la domination masculine. Le masculinisme est né pour la rétablir.
Sachant que les masculinistes (généralement homme, hétéro et blanc…) déclarent être des victimes des féministes. Je sais bien que certaines féministes sont extrêmes, mais c’est comme ça qu’on arrive à obtenir une égalité « légale » (et non pas « de fait » puisqu’encore beaucoup de monde en France pense la femme comme un objet ou un « sous-homme », en témoigne le hashtag tendance de #TesMaFemme sur twitter qui montre que beaucoup de mecs sont des cons finis)
Le problème n’est pas d’avoir un dominant et un dominé, mais d’avoir une réelle égalité. Alors oui, si les femmes bossent, les hommes seront sans doute plus touchés par le chômage (mais regardons un peu les chiffres : les chômeurs sont majoritairement des chômeuses ! Il existe également un plafond de verre qui les empêchent encore d’atteindre les postes les plus importants et partout: entreprises privées, publiques, métiers artistiques, intellectuels, médicaux…)
Le problème, c’est que le masculinisme ne touche pas que les hommes, beaucoup de femmes semblent prendre très au sérieux cette tendance à voir l’homme (hétéro et blanc, car les gays et les « colorés » sont autant de minorités qui subissent des pressions et des discriminations) comme des victimes. Voyez par exemple la loi votée qui interdit désormais à une femme de cumuler des années de cotisations pour chaque enfant mis au monde… au nom de l’égalité homme-femme. Si sur la forme, cette loi est égalitaire, sur le fond, j’attendrais que les femmes gagnent autant que les hommes, subissent moins de discriminations à l’embauche (vous êtes une femme entre 25 et 35 ans ? et bien vous « risquez » à tout moment de pondre un chiard, donc on vous regarde de loin et on ne vous embauche qu’avec modération), moins de jours « chômés » car les enfants sont malades ou que l’école fait grève (les papas prennent rarement des congés pour ça…)
Autre exemple : le nombre de femmes et d’hommes qui minimisent les conséquences d’un viol, et chargent les victimes (elle était trop sexy, elle a fait des avances, elle n’a pas résisté, etc.)
Ce que je vois autour de moi, ce n’est pas ça : les couples sont assez égalitaires. Ménages, enfants, cuisine, c’est partagé à presque égalité. Pour les salaires, par contre, mes amies gagnent moins que leurs compagnons, sont plus sujettes au chômage également (un exemple : ma meilleure amie a cherché un boulot pendant près de 3 semaines, alors que son compagnon l’a trouvé en 2 jours… à elle on lui évoquait à chaque entretien sa vie privée – voulait-elle des enfants ? – alors qu’à lui on ne lui a rien demandé du tout !)
Je me dis que d’un côté, si les machos se sentent menacés, c’est bon signe, c’est qu’on est en train de gagner cette égalité de fait (bordel, on est quand même 51% de la population) mais je me rends compte que le chemin est encore long pour atteindre l’égalité de mentalité, car quand les gens arrêteront de penser en terme d’opposition homme/femme, de sexe, de genre, de race, de préférences sexuelles, on pourra enfin penser en terme de personne et donc accepter les différences et vivre bien mieux. (je rêve, je le sais)