Deux nouvelles parutions ce mois-ci chez Enfant Terrible, deux propositions courtes et contrastées. Europ Europ, groupe norvégien donnant dans les ambiances industrielles minimalistes post-(insérez un terme à la mode) depuis 1996, nous livre en premier lieu un mini-album (10″) de six pistes. Intitulé Mellowhasher, le projet affiche une prétention artistique par le sous-titre “curated by Enfant Terrible“, dans la lignée de la nouvelle vision de l’étiquette visant à lier musique expérimentale et arts visuels. Expérimentale, la musique d’Europ Europ l’est sûrement – pour l’aspect “art”, il faudra se contenter de pochettes personnalisées à la main pour chacune des 200 copies disponibles. Au niveau sonore, les nappes de bruits et de longues notes noyées dans la brume créent des paysages délicats et sombres fidèles à l’imagerie du groupe, qui semble souvent se produire masqué ou cagoulé. À force d’épuration cependant, le résultat finit par être un peu monotone: nous aurions apprécié un peu plus de relief, quelque chose qui aurait pu donner davantage caractère à cette musique au final somme toute impersonnelle. Un petit disque curieux donc, mais dont la démarche aurait mérité d’être plus poussée.
Voulant sans doute mieux compartimenter ses activités expérimentales et celles plus accessibles, Enfant Terrible lance une nouvelle série, un sub-label en quelque sorte. C’est ainsi sur Gooliand Elektro (d’après le nom d’une région rurale d’Hollande) que paraît Les Années Folles, petite compilation 12″ entraînante comme l’étiquette sait bien les faire. Si Europ Europ s’écoute dans le noir avec des écouteurs, c’est sur un plancher de danse qu’il faut mettre les pistes des six artistes représentés, Tobias Bernstrup en tête. Eh oui, l’artiste androgyne glam en remet avec une nouvelle chanson new-wave/disco intitulée Images of Love (version 2012). Quétaine? Oui. Irrésistible? Absolument. On adore ses mélodies accrocheuses qui nous poursuivent toute la journée après une seule écoute, de même que ses rythmes sans faille. Les autres groupes ne sont pas en reste, entre Sololust qui nous propose la très Oppenheimer Analysis The Spark, Velvet Condom (!) et ses synthétiseurs eighties sur The Stars Are Not Right ou Cute Heels avec Devon Disaster et leur racoleuse Slave Toy. Un duo montréalais, Gold Zebra, figure même sur la compilation: les musiciens derrière notre étiquette locale Visage Musique nous offrent ainsi un joli morceau d’électro avec Useless Night. Bien que sold out en un jour chez Enfant Terrible, vous devriez avec un peu de chance encore pouvoir mettre la main sur cette parution chez les distributeurs associés.
Tobias Bernstrup – Images of Love (2012 Version)
Europ Europ – Hero Pilot