Formation des enseignants : non au retour des IUFM !

Publié le 12 juillet 2012 par Soseducation

La formation des enseignants est l’un des sujets phares de la grande concertation sur l’école qui a lieu en ce moment même. Comme annoncé pendant la campagne présidentielle, un groupe de travail est déjà en train de plancher sur les futures Écoles Supérieures de Professorat et de l’Éducation (ESPE).

Ces ESPE verront défiler tous les enseignants de la maternelle à l’université, personne n’y échappera.

C’est pourquoi nous devons être très attentifs : la formation des enseignants, oui, mais pas à n’importe quel prix ! Et surtout pas au prix du retour en force des IUFM, dont les résultats, depuis 20 ans, ont été catastrophiques.

Les enseignants passés par les IUFM sont les premiers à se plaindre d’une formation inutile au cours de laquelle ils ont entendu les préceptes les plus aberrants, du type  « tout savoir doit provenir de vos apprenants ».  Dans ces formations, on n’ose même plus parler « d’élèves », le terme suggèrerait une position d’infériorité aux dires des gourous qui y sévissent. (F. Vermorel, La Ferme aux Professeurs).  Les futurs professeurs ont appris à élaborer des « situations problèmes » au lieu de faire des cours structurés (R. Boutonnet, Journal d’une institutrice clandestine).

Au contraire, les profs réclament (sur le site neoprofs.org) ce qui leur a tellement manqué : des formateurs qui continuent d’enseigner par ailleurs pour rester en lien avec le terrain et expliquent comment tenir leur classe, reprennent des méthodes efficaces, échangent les trucs et astuces qu’ils ont découverts au cours de leurs années d’enseignement.

Le ministre de l’Éducation a affirmé sa volonté de remettre en place une formation des enseignants. Mais… qui participe au groupe de travail ? Les enseignants-chercheurs qui dirigent les IUFM, les syndicats qui y recrutent leurs futurs membres,…bref ceux qui, depuis 20 ans, bénéficient et maintiennent ce système en piteux état.

Oui, il est nécessaire de repenser la formation des maîtres, mais sur des bases concrètes. Les parents, les enseignants le demandent. Le  gouvernement  les entendra-t-il ?