Airbus military se montre convaincu de livrer dans les temps à la France au début 2013 le premier exemplaire de l’avion militaire européen A400M, malgré les problèmes de moteur qui l’ont privé de démonstration en vol au salon de Farnborough.
l’A400M – Photo AFP
« Nous sommes tout à fait confiants sur le respect du calendrier », a déclaré le directeur du programme A400M Cédric Gautier, pendant ce salon aéronautique qui se tient depuis lundi à Farnborough, au sud-ouest de Londres.
Le constructeur, a-t-il expliqué, s’était fixé par sécurité un programme avec trois mois d’avance sur le calendrier contractuel, qui prévoit une livraison au plus tard à la fin mars 2013, afin de pouvoir absorber les retards impondérables.
Cet avion, financé par sept pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, France, Grande-Bretagne, Luxembourg et Turquie) a connu quatre ans de retard et des dépassements de coûts de 6,2 milliards d’euros. Les pays participants ont accepté en 2011 après d’âpres négociations de revoir le contrat initial, et de partager les surcoûts avec EADS, la maison mère d’Airbus.
Un problème de pignon dans la boîte de transmission de puissance, qui commande la vitesse et le sens de rotation de l’hélice des turbopropulseurs, a contraint Airbus à renoncer par prudence aux démonstrations en vol à Farnborough. Avec des manoeuvres spectaculaires, celles-ci sont plus exigeantes que les missions militaires.
Un autre problème de moteur avait de même empêché les démonstrations au salon du Bourget l’année dernière mais la solution avait été trouvée en trois mois, souligne M. Gautier.
« En fin de compte, cet avion va être développé en 10 ans, soit moins que la durée moyenne de 12 à 15 ans pour les avions militaires », fait valoir le directeur du programme, pour qui « l’A4000M n’a pas son équivalent dans le monde ».
Equipé de quatre turbopropulseurs, cet appareil développé à la fois pour des transports stratégiques sur de longues distances et des missions tactiques, c’est-à-dire des opérations au plus près des zones de combat, avec des atterrissages sur des terrains non préparés, est capable d’emporter jusqu’à 37 tonnes sur une distance de 3.300 km.
A titre d’exemple, l’A400 peut emporter 114 parachutistes, ou deux hélicoptères de combat, ou encore une batterie de missiles anti-missiles Patriot.
Les nations européennes ont voulu un appareil qui se situe entre le C17 Galaxy de Boeing, un avion stratégique de 60 tonnes d’emport, et le C130 de Lockheed Martin, d’une capacité de 20 tonnes, conçu il y a plus de 50 ans.
L’A4000M est déjà commandé à 174 exemplaires et Airbus military espère en exporter 400 de plus dans les 30 prochaines années.
Le patron d’Airbus military, Domingo Ureno Raso, prévoit que l’appareil sera certifié par les autorités civiles entre la fin août et début septembre et par les autorités militaires en octobre ou novembre.
« Nous commencerons à entraîner les équipages qui voleront sur le premier appareil français après cet été », a-t-il annoncé.
Au total, trois avions doivent être livrés à la France et un à la Turquie en 2013, et la production montera progressivement jusqu’à atteindre 30 appareils par an en 2016 avant de se stabiliser.
Contrairement à d’autres programmes militaires européens, comme les hélicoptères dont les clients ont tous voulu des versions différentes, 98,99% de la configuration de base de l’A400M est commune, a expliqué M. Gautier.
Au fil du développement, l’A400M sera doté de nouvelles capacités comme celle de ravitailler en vol d’autres appareils.
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