Seuls 7% d'entre nous se verront proposer de participer à un essai clinique, une étape pourtant reconnue par une grande majorité du public comme essentielle au développement de nouvelles thérapies. L'Association Française des CROs qui regroupe les entreprises de la recherche clinique et épidémiologique a mené son enquête et appelle aujourd'hui à une plus forte implication des médecins et une information accrue du public sur l'importance d'une plus forte participation du patient aux essais cliniques, pour faire avancer la recherche en France.
L'Association Française des CROs qui regroupe les entreprises de la recherche clinique et épidémiologique depuis 2002, a pour objectifs de, développer l'attractivité de la recherche clinique et épidémiologique française, réserver l'emploi des collaborateurs français, rappeler la qualité de travail des sociétés françaises et sensibiliser à l'importance et à l'excellence de la recherche en France. Elle est dirigée par le Dr Gérard SORBA.
Dans l'objectif d'améliorer la participation des patients aux essais cliniques en France, L'AFCROs a réalisé une enquête, auprès de 500 pharmacies, entreprises, mairies, associations et entourage naïf, dont 17% répondants travaillant dans le secteur santé.
Alors que l'évidence s'impose chez les répondants, qui à 68 % s'accordent sur le fait que les médicaments doivent obligatoirement être testés sur l'Homme avant d'être vendus en pharmacie, seuls 7% des répondants se sont vus proposer, par leur médecin, de participer à un essai clinique, une proposition qu'ils auraient acceptée dans plus de 80% des cas. Car selon l'enquête, le médecin reste le principal « vecteur » de confiance de l'incitation à la participation aux essais cliniques, cependant 44% des interviewés considèrent néanmoins qu'il est important de faire progresser la recherche médicale.
Des peurs subsistent : Dans l'ensemble, si les Français, sur la base de ce petit échantillon, semblent convaincus de l'importance des essais cliniques pour disposer de nouveaux traitements, les freins restent nombreux à leur participation. Au-delà de l'absence de sensibilisation du médecin à l'incitation du patient, les freins mis à jour dans l'étude sont la peur du patient pour 67% des interviewés -« Je ne suis pas un cobaye »-, l'absence de sentiment d'urgence pour 38% des interviewés- « Je ne suis pas assez malade »- ainsi que les caractères évoqués (chronophage, compliqué et non rémunéré) de la participation aux essais cliniques. Alors que 16% des interviewés ont, dans leur entourage, une personne ayant déjà participé, un long chemin reste à faire pour informer les patients.
Les Français restent mal informés : Que ce soit sur le cadre juridique des essais, le caractère « randomisé » contre placebo, l'absence de rémunération des médecins coordonnateurs, la rémunération des patients, l'objet même des essais (maladies graves ou pas graves ?) ou encore l'anonymat des patients participants, toute une communication et une information du grand public reste à faire. Il existe donc bien une culture générale sur les essais, plus importante que l'on pourrait s'y attendre, mais elle reste très imparfaite et insuffisante pour que le grand public, et les professionnels de santé soient sensibilisés, suffisamment pour pouvoir mettre en œuvre l'ensemble des essais cliniques prévus et nécessaires, pour faire progresser les thérapies.
Source : Etude AFCROs- Communiqué Caroline ZENATTI
Accéder aux dernières actualités sur les Essais cliniques
Lire aussi : BIOÉTHIQUE : Les US pour des normes de protection accrue des participants aux essais cliniques