Je n'ai rien publié sur ce blog depuis le 17 mai dernier et rien écrit depuis le 25 mai. Comme presque tout le monde, je me suis posé la question existentielle : à quoi ça sert ce machin, pourquoi ne pas arrêter ?
Donc, la vérité c'est que je n'ai pas encore vraiment envie de fermer cet espace d'expression, ce blog mais, en même temps, je ne sais pas trop comment y revenir. Il faudrait un événement particulier, quelque chose qui fait réfléchir ou rire, qui fait du bien ou du mal, quelque chose qui justifie une nouvelle sortie du bois, même au risque de m'y réfugier à nouveau pendant deux mois ou plus.
Aujourd'hui, j'ai fait une chute, bête et violente comme une agression, j'ai l'impression de m'être cassé le dos et je me dis qu'on n'est jamais à l'abri d'un accident et autant ça ne fait pas le sujet d'une publication, autant une certaine raideur dans les cervicales me donne à penser à la vanité du monde et des choses et au fait que je n'ai pas forcément besoin d'un sujet balèze pour revenir saluer, tant que j'en ai la possibilité.
Cette semaine, j'ai vu To Rome with love et c'était tellement émouvant de retrouver Woody Allen, même faisant du Woody Allen, même si, je suis d'accord, c'est
En fait, je n'avais pas l'intention d'écrire sur les films vus (là, vous échappez à Faust et à Sokourov, dommage), cette chute qui a remué mes points de névralgie jusqu'à les mélanger et donne un espace nouveau, particulièrement inutile, à cette saloperie d'arthrose, m'a juste donné envie de venir dire un petit bonjour (si, en raison d'une lésion furtive, je n'atteignais pas le matin sous la forme vivante que je me suis toujours connu, ça ferait rire Léos Carax que je continue à publier ce blog de l'eau de là-bas). Donc, j'y viens. Profiter des vacances et de l'été pourri pour voir ou revoir des films d'un autre temps mais qui conservent leur pouvoir de séduction, ce n'est pas bêtement perdre son temps.
Parmi une très belle programmation de rééditions, qui tranche avec une actualité parfois grisâtre, je vous propose trois événements ciné, chers à ma mémoire. Comme le cinéma à plus à montrer qu'à dire, je resterai muet ou presque devant ces trois bandes-annonces, quitte à revenir sur les films après les avoir revus.
En premier lieu, pour le trio Billy Wilder, Jack Lemmon et surtout Shirley Mac Laine (trio, également, de mon Irma la Douce) une comédie dure et tendre (genre "les temps sont durs aux âmes tendres"), La garçonnière.
Ensuite, pour Anouk Aimée, pour Jacques Demy et Madame Varda, pour la musique de Michel Legrand et le noir et blanc en cinémascope filmé par Raoul Coutard, c'est elle, c'est Lola.
Enfin, la réédition après remastérisation de cinq films majeurs de John Cassavetes est une sorte de miracle. Il y a peu, je cherchais en vain, de FNAC en Amazon, ces films que j'ai tant aimés, mais ils semblaient avoir disparu. Je me suis demandé, avec un certain effroi, si Cassavetes n'était pas oublié, si son cinéma, tellement novateur, n'était pas désormais considéré comme dépassé, incompatible avec la modernité. Alors que Cassav EST la modernité. Pourtant, une très belle édition en DVD de Husbands chez Wild Side (merci à toi de me l'avoir offerte) permettait de ne pas trop injurier l'avenir. Mais cinq films d'un coup, c'est un coup de chance, c'est un bonheur.
Les cinq sont indispensables et iront rejoindre ma vidéothèque dès qu'ils seront disponibles à la vente, mais j'en retiens deux à revoir au cinéma : pour John Cassavetes, que j'aime, pour Gena Rowlands, que j'aime et pour Peter Falk et Ben Gazzara, des acteurs qui nous aiment, ça se voit : Une femme sous influence et Opening night. Le premier est avec Gena et Peter Falk, le second avec Gena, John et Ben Gazzara.
Bonnes vacances, bons films, à bientôt peut-être.