La dame qui aimait les toilettes propres

Par Ceciledequoide9

Bonjour à celles et ceux qui fréquentent les toilettes publiques
Bonjour à celles et ceux qui les évitent
Bonjour aux zotres
Suite à la photo mise en ligne hier, je trouve on ne peut plus pertinent d'enchaîner avec un billet consacré à ce très court roman qui n'a encombré ni mes (3 !) valises hongkongaises et singapouriennes ni mon temps de cerveau disponible.
4e de couverture
Jocelyn Guenevere Marchantière Jones, quarantes-deux ans, milieu huppé, résidence superbe près de New-York, est plaquée par son mari, ignorée par ses enfants et ruinée par son homme d'affaires, qui dilapide la coquette pension de son divorce. C'est le début d'une implacable spirale. Brièvement serveuse, elle envisage de devenir prostituée ou nonne, puis caresse l'idée du suicide. Elevée par sa grand-mère pour demeurer une "dame" en toutes circonstances, elle est obsédée par l'idée de se soulager uniquement dans des toilettes immaculées. Par une extraordinaire ironie du destin, c'est dans un établissement funéraire aux toilettes divines que sa vie bascule..."
Mon avis
Même si le roman est très court (environ 135 pages), la forme désarçonnera peut-être certain(e)s puisqu'il n'est pas découpé en chapitres et peut passer allégremment de la première à la troisième personne du singulier (et inversement) au sein d'un même paragraphe voire d'une même phrase.
Dès lors, le roman apparaît plus comme une suite de réflexions un brin aigries et décousues d'une femme grognon et très mal embouchée malgré la très haute conviction qu'elle a de son éducation, jadis fort gâtée sur le plan social et financier, dont le soudain déclin démontre l'inaptitude à vivre seule et "normalement" et renforce la peur de la vieillesse. Son revirement de fortune démontre sa totale inaptitude sociale, sa parfaite irresponsabilité et, cependant, une certaine forme de lucidité désabusée voire cynique en ce qui concerne les rapports humains.
La peur du déclin physique et la difficulté des relations avec la gent masculine figurent parmi les thématiques les plus développées et, de mon point de vue, sont les aspects les plus intéressants de cette fable tantôt cruelle tantôt loufoque.
On ne peut nier à J.P. Donleavy une certaine facilité à se mettre dans la tête d'une femme et, visiblement, une jouissance plus certaine encore à maltraiter son personnage principal qui fait que La dame qui aimait les toilettes propres est un conte moderne dont l'auteur tort les codes avec une délectation palpable mais pas à 100% communicative.
Conclusion
Un portrait à charge, habile mais superficiel (donc ni désagréable ni indispensable) d'une certaine Amérique qu'on aime bien détester.