Cet ouvrage, dont les trois auteurs sont Jérôme Billé, Antoine Dubedout et Nicolas Pasquet, est le fruit du colloque "Incertitude et Innovation" qui s'est tenu le 8 décembre dernier à Paris et a permis un regard croisé de professionnels de l'innovation.
Si vous n'avez pu assister à cette manifestation, le livre "Incertitude et innovation" vous offre une séance de rattrapage.
Mes deux partis pris pour résumer et partager l'intérêt de ce livre sont les suivants :
- présenter les quatre grands thèmes abordés dans l'ordre inverse de l'ouvrage car l'innovation, génératrice de risques (4ème partie) parle immédiatement à toutes celles et ceux qui travaillent sur des projets d'innovation au quotidien. L'une des grandes difficultés consiste en effet à "appréhender et gérer" le risque inhérent à ce processus (3ème partie). En innovation, les
risques et incertitudes sont proportionnellement aussi importants que les bénéfices.En changeant de perspective pour voir l'incertitude-même comme un bénéfice (2ème partie), alors l'incertitude génère le (re)questionnement qui, seul, ouvre de nouveaux possibles.Ces nouveaux possibles sont, de facto, tous "complexes"
(1ère partie), voire "de plus en plus complexes" et le droit lui-même régule en orientant vers de nouvelles opportunités d'innovation mais ne fige pas/plus. Innover dans la complexité exige de nouvelles compétences et pratiques (telles que "l'anticipation, la pro-opération et la juste innovation" proposées par Jérôme Barrand) et de nouvelles postures.
- lister quelques questions posées durant le colloque. Si comme l'énonce le Duc de Lévis "Il est encore plus facile de juger de l'esprit d'un homme par ses questions que par ses réponses.", j'adapterai l'aphorisme ainsi "Il est encore plus facile de juger de la qualité d'un débat par les questions posées par les participants". Voici un très bref aperçu:
- "Quelle formation pour anticiper ?"
- "Qui s'occupe de la prospective dans les entreprises ?"
- "Je me demande si l'une des grandes innovations dans l'entreprise ne serait pas de commencer à gérer les carrières non plus en fonction des compétences, mais bien en fonction des comportements face au risque."
- "[...] je suis quant à moi surtout fasciné par les hommes qui créent les réussites. Pourquoi ces hommes-là et pourquoi pas les autres ?"
- "Avez-vous une réponse sur le fait qu'aux Etats-Unis 35% des fonds sont réservés au financement de la première idée, alors qu'en France, nous sommes à peine à 5% ?"
- "Avez-vous conscience du phénomène 2.0 qui se traduit par une organisation beaucoup plus transversale et plus favorable à l'innovation ? Est-ce que vous structurez aussi les grands groupes de façon un peu plus décloisonnée ?"
- "Ne pensez-vous pas justement que l'acceptabilité sociale des risques ne s'explique pas par le fait que, vu de la société, ce que vous appelez des risques, la société les perçoit comme des incertitudes ?"
Etc...
Enfin, si après avoir lu ce billet vous regardez par la fenêtre, vous demanderez peut-être "quel temps fera-t-il demain ?" Je n'en sais rien. En revanche, le regard d'un météorologue dans le débat aurait pu apporter une analogie intéressante.