Comité technique ministériel du 10 juillet 2012
Discours de Madame Aurélie Filippetti,
Ministre de la culture et de la communication
Madame, Monsieur,
Je veux d’abord, à nouveau, vous saluer et vous dire le plaisir que j’ai à vous retrouver à
l’occasion de la 1ère réunion du comité technique ministériel depuis l’élection de François
Hollande à la Présidence de la République et la constitution du nouveau gouvernement
dirigé par Jean-Marc Ayrault.
Nommée ministre de la culture et de la communication, je mesure l’honneur qui m’est fait et
la responsabilité qui est la mienne.
Non seulement d’être au coeur du changement que nous entendons désormais porter
conformément aux engagements pris devant les français en mai et juin dernier ;
Mais aussi d’assumer cette responsabilité particulière de conduire la politique
gouvernementale dans ce large – et si essentiel – champ de responsabilité.
La culture est notre bien commun
La culture est un enjeu central d’une société moderne, qui doit donner sa place à la création
et aux artistes.
Dans les 10 dernières années la politique conduite par les précédents gouvernements a
creusé un fossé croissant entre les discours tenus et une réalité qui les contredisait. On a
démantelé au lieu de construire, opposé au lieu de rassembler, autour de ce qui est, sans
doute, l’un des plus importants biens communs partagés par tous les Français et auxquels ils
sont très attachés : leur patrimoine et leur culture, vivante et riche de la diversité de ses
expressions, de ses monuments, de ses oeuvres, de ses équipements, de ses
manifestations.
La culture est notre avenir
Une société responsable prépare son avenir et cet avenir c’est celui de nos enfants. C’est en
cela que la formation artistique dès le plus jeune âge est essentielle, j’y reviendrai.
Nous devons tenir compte aussi des bouleversements liés à la révolution numérique et
parier sur la vitalité de la création à l'heure de ces nouvelles pratiques, comme nous avons
soutenu efficacement le cinéma et le livre il y a 15 ans. C’est le deuxième acte de l’exception
culturelle que nous devons écrire, et porter dans une parole européenne.
Face au danger de l’asphyxie, le pari de l’imagination
Il est urgent de faire bouger les lignes, de réfléchir à l’horizon de cinq ans, de dix ans, sans
tabou ni a priori et de considérer la situation de crise que nous affrontons comme un atout et
non comme une fatalité.
Comme l’a dit récemment le Premier Ministre, " la culture c'est l'avenir, le redressement" ;
"La crise ne rend pas la culture moins nécessaire, elle la rend plus indispensable".
Faire bouger les lignes c’est revoir le fonctionnement de nos institutions. Rajeunir les
conseils d’administration, les modes de nomination, la structure des labels. C’est s’interroger
sur l’état de nos forces et des capacités de production de nos établissements. Pourquoi les
marges artistiques ont-elles diminué drastiquement dans les 10 dernières années ? Pourquoi
la diffusion des spectacles subventionnés est-elle si faible ?
Inventer c’est aussi questionner notre rôle, nous ministère, administration, DRAC,
établissements et la façon dont nous devons accompagner les acteurs du monde de la
culture dont nous devons être les premiers soutiens.
Je veux redonner sens et ambition à un ministère affaibli par dix années de restriction et de
désengagement, mais aussi dix années centrées sur la réflexion budgétaire et non sur le
sens de notre action. Je veux susciter l’inventivité d’abord du coté des services de l’Etat et
de ses opérateurs. Comment favoriser également le singulier et l’expérimental ? Je crois à la
mise en valeur des bonnes pratiques qui ne sont pas toujours les plus partagées et je veux
me battre pour toujours plus de démocratisation : c’est un combat permanent à mener.
Le changement c’est peut-être aussi sans doute abandonner l’idée que l’action culturelle du
gouvernement se limite à ces milliers d’outils de communication sur papier glacé, ces tonnes
de documents qui flattent surtout ceux qui les écrivent, c’est retrouver des marges de
manoeuvre mais aussi aller sur les champs de manoeuvre, être dans les régions, sur les
routes, plus proches de ceux qui font l’effort culturel, qui créent la dynamique de la
conservation comme de la création, abandonner un certain confort pour plus de solidarité, de
mise en partage et finalement de créativité.
C’est inscrire cette politique dans un rapport plus responsable entre un Etat restauré et des
collectivités agissantes avec qui il faut co-construire. C’est regarder davantage ce qui se
passe chez nos voisins, bâtir une maison européenne commune. C’est là aussi une part du
travail que nous mènerons avec mes collègues du gouvernement.
Cette ambition, je la porte au nom du gouvernement car je suis convaincue que le ministère
de la culture et de la communication n’est pas un ministère accessoire, une variable
d’adaptation. Qu’il doit être au coeur des politiques publiques, fer de lance de l’innovation, de
la modernité au service de tous, de la solidarité, des valeurs qui forgent notre République,
unissent les citoyens qui y vivent autour d’un patrimoine en perpétuelle création.
Pour parvenir à cet objectif dont je mesure le caractère ambitieux, je souhaite mettre en
oeuvre plusieurs chantiers à court ou moyen terme .
Je veux en évoquer ici quelques uns, pour chacun des grands secteurs qui constituent notre
ministère :
Télécharger l'intégralté du discours.
Fils d'actualités très vivement conseillés :
La lettre du réseau culture sur Territorial.fr
Le "netvibes" de l'Observatoire des politiques culturelles
Les net-actualités sur le site d'Arteca
Le tableau de bord des Think tank (Netvibes)
Le calendrier francophone en sciences humaines et sociales, Calenda
CD Org, la veille de Christophe Demay
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