Folle d’absinthe est le récit d’une jeune femme, Prune, qui tente de cerner l’amnésie frappant ses émotions, souvent liées au sentiment amoureux. Le roman met en scène un rapport à la vie et à l’amour quelque peu fantasmé face à une réalité presque toujours décevante. Essayant de faire face à un temps toujours trop dissolu, elle navigue entre une quête de l’autre et le besoin d’une certaine stabilité.
- Le lecteur est d’emblée frappé par un titre plutôt mystérieux : Folle d’absinthe, qui ne cessera de le poursuivre durant sa lecture afin de mieux en percevoir les significations… Plongée dans les méandres de l’esprit de Prune, ce roman est construit autour des différentes histoires d’amour de la narratrice. Les hommes se succèdent, laissant tous, à leur manière, leur empreinte dans la vie de la jeune femme qui se trouve souvent en proie à la passion et qui en subit le côté destructeur.
- Ce livre est donc d’abord une histoire d’amour (d’amours d’ailleurs) qui souligne la difficulté de la communion entre les êtres et la souffrance de la séparation. Des questions assez intéressantes sont abordées et développées tout au long du récit : comment réussir à se construire et à construire un couple lorsque l’on se rend compte que l’autre nous fait du mal et que le seul remède que l’on puisse trouver à cette douleur d’aimer est l’autre lui même ? Ce cercle vicieux entraîne la narratrice dans une certaine folie, partagée entre xanax, alcool et angoisse. La question épineuse de la rupture est également omniprésente et souligne la difficulté à accepter le paradoxe que celui avec lequel on a vécu se trouve toujours dans la même ville mais qu’il nous soit inaccessible. L’amour est donc abordé sous un jour plutôt intéressant et de nombreux passages sont assez justement formulés et ce, de façon plutôt poétique.
- Mais, je n’ai pu que déplorer les fautes de syntaxe, trouvées ça et là, qui m’ont vraiment gênée. Certes, je conçois que tout le monde ne connaisse pas la règle d’ « après que + indicatif » (p 13) mais que le subjonctif du verbe courir (« je veux que tu cours pour moi » p 102) ne soit pas maîtrisé, ainsi que l’emploi du futur à la place du conditionnel (« je t’aimerais toute ma vie », p 127) me laisse un peu plus dubitative… tout comme l’accord du déterminant « leur » (page 135) ! Le métier de relecteur se perd et c’est bien dommage car ce roman aurait mérité d’être publié sans faute, surtout que la langue choisie se veut travaillée… Un beau roman, tout de même !
Merci aux éditions Myriapode et aux agents littéraires pour ce partenariat !
Billet rattaché au challenge amoureux de l’Irrégulière, catégorie libre.
Virginie Troussier, Folle d’absinthe, éditions Myriapode, 143 pages, 17€