Elysabeth Weatherly, jeune élève catholique anglaise MEURT ! Se sentant tout à fait vivante, elle se retrouve enfermée dans un monde anémié et sans couleur au centre d’une serre géante…
Scénario de Barbera Canepa, dessin et couleurs de Barbera Canepa et Anna Merli
Public conseillé : Adolescent, adulte
Style : Fantastique “gothique” Paru chez Soleil, le 21/06/2012
L’histoire
Dans “END” tout commence par la fin. Elysabeth Weatherly, 13 ans, élève d’une école catholique anglaise MEURT !
C’est la fin de cette jeune fille et le début de l’aventure. Si sa mort est bien réelle pour ses camarades et sa famille ,elle par contre assiste “bien vivante” à ses funérailles. Mais personne ne l’entend et ne la voit.
Elysabeth vit sa mort, enfermée dans un imposant pavillon de chasse, au milieu d’un parc anglais peuplé d’arbres centenaires et de mausolées mortuaires. Dans ce monde anémié et privé de couleurs, ses seuls compagnons sont des chimères improbables : son chat napoléon, transmuté en chat-serpent et quelques autres animaux improbables doués de parole. Pourtant Elisabeth espère toujours communiquer avec les vivants. Persuadée que sa grande amie est toujours vivante, Nora pousse son petit groupe à la chercher au clair de lune. Mais qui trouvera t-elle au delà des grilles du collège et quel mystère entoure la famille d’Elysabeth ?
Le scénario
END est un ovni à tout point de vue !
Comme son nom l’indique, END déconstruit le récit classique en commençant par la fin (la mort de l’héroïne). Mais cette fin n’est qu’un passage rituel, une renaissance où il est implicitement demandé au lecteur d’abandonner ses préjugés et de se laisser aller…
Barbara Canepa nous offre une bd totalement déconcertante, un conte cruel et hypnotique. Avec sa maitrise narrative, et la puissance visuelle des planches, Canepa se fait conteuse et nous entraine dans son monde sombre où la mort, la peur et la beauté vont de pair.
Ce que j’en pense
Cette bande dessinée est sublime. Barbara Canepa nous avait ravi de son dessin si extravagant dans la série Skydoll. Cet univers de Science-fiction hyper-sexué et glauque lui servait d’écrin pour ses délires visuels. Pour la première fois, Barbara Canepa scénarise et trouve, en la personne d’Anna Mira, une seconde graphiste et coloriste digne de son extravagant dessin.
Avec END, Canepa et Merli réitèrent un mirage graphique, mélangeant un univers glauque et gothique au maniérisme hyper-réaliste anglais. Le résultat est magique. C’est une fontaine de couleurs froides et de lumières coulant sur un décor détaillé et excessif. Regardez les planches. Vous serez subjugué.
Soyons clair : le dessin que nous ont concocté Canepa et Merli est la qualité principale d’END. Totalement subjugué par sa beauté, j’ai plongé dans cette histoire qui avait tout au départ pour me rebuter. Petits animaux parlant (à la Disney), univers gothique, jeune fille… tout un décorum visiblement prévu pour un lectorat qui ne me ressemble pas. Et pourtant, je me suis fait happé par cette bd qui s’interroge sur la vie et la mort.
Les dialogues, le petit plus.
Barbara Canepa écrit ses dialogues avec élégance et finesse. Tout en subtilité linguistique et grammaticale, ils sont en totale concordance avec le dessin : précieux, et poétique.
Pour résumer
Plongez avec délice dans le conte macabre et poétique de END. Vous serez attiré par Le dessin fabuleux de Canepa et Merli. Ne résistez pas, Lâchez prise. Passez avec Elysabeth de l’autre côté du miroir…