Nachtmystium, Silencing Machine (Century Media-EMI)
Publié le 10 juillet 2012 par Laurent Gilot
@metalincmag
Dans le black metal, et d'une manière générale le metal extrême, ce qui rebute souvent le fan de heavy traditionnel, c'est le concept du chant guttural. Ce qui peut également désarçonner l'auditeur lambda, c'est le côté explorateur, expérimentateur du genre, cette capacité qu'à parfois le black à emprunter au rock noisy ou à l'electro indus pour bâtir de singulières cathédrales sonores, des territoires qui ne ressemblent à rien de ce que l'on pu connaître dans les débuts du genre, à l'orée des années 80. D'autres, plus intégristes, pourront aussi évoquer le fait que ses mélanges sont contre nature. Sic. C'est d'ailleurs un peu ce que certains ont pu reprocher à "Instinct : Decay", le troisième album de Nachtmystium sortie 2006. Sur "Silencing Machine", le morceau "And I Control You" est un bon exemple d'un mixage d'influences réussit avec son intro rock toxique, ses ambiances crépusculaires puis son break cosmique, psychédélique, et son déluge de guitares distordues. On reste comme scotché par cette capacité qu'à la formation US à construire patiemment (la plupart des titres dépassent les 5 minutes) ses oraisons funèbres, ses catacombes métalliques où l'on peut aimer se perdre. Il est assez déchirant d'entendre le chanteur-guitariste Blake Judd hurler "No one cares !" sur "The Lepers Of Destitution". Cette mélancolie sourde ne peut laisser indifférent surtout lorsque Nachtmystium y met les formes avec ses passages souvent mid-tempos qui servent de piste de décollage à des cavalcades plus sauvages. Réellement fascinant.
Dead Zone
Nachtmystium, Silencing Machine (Century Media-EMI) Sortie le 30 juillet 2012
Nachtmystium, Silencing Machine, video audio